Les associations de défense de consommateurs n'ont jamais été autant submergées par les requêtes des consommateurs. Ces derniers se plaignent d'un système de régulation totalement dépassé. Aïssaoui président de «Himayatouk» «Le système de régulation est devenu obsolète» Pour Mohamed Aïssaoui, président de l'Organisation de la défense du consommateur «Himayatouk», «la flambée des prix des produits de large consommation n'est plus une instabilité conjoncturelle. C'est même devenue une flambée chronique... certains milieux mercantiles sont en train de réagir par anticipation aux mesures annoncées dans la LFC 2022». Néanmoins, il conviendra que «les hausses des prix de certains produits sont injustifiées et sont le fait de spéculateurs». Il dira que «le système de régulation des pouvoirs publics est devenu obsolète». Aïssaoui, relèvera que «c'est tout un marché invisible, qui vient s'ajouter à l'absence de traçabilité et de facturation». Il nous confiera que son organisation a enregistré avec désolation, «certains agissements contraires à la loi 04/02, concernant les transactions commerciales, au niveau national». Il confiera que des grossistes spéculateurs procèdent aux ventes concomitantes, notamment de l'huile avec d'autres produits, qu'ils imposent aux détaillants. «Nous avons signalé ces dépassements, à travers notre site qui compte plus de 200 000 adhérents, et nous avons tiré la sonnette d'alerte», dira-t-il. Pour Aïssaoui, celui-ci précise qu'il faut «accentuer l'offre et inonder le marché de produits de large consommation. C'est la seule alternative face à cette flambée de la spéculation». Et de revendiquer une autorité nationale de régulation du marché et réactiver ou relancer le conseil national de la concurrence qui ne joue pas son rôle. Hazorli président de l'Unpc «Des rumeurs à l'origine de cette flambée» Mahfoud Hazorli, président de l'Union nationale de la protection du consommateur (Unpc), estime pour sa part que cette flambée qui touche de plein fouet le pouvoir d'achat des citoyens, est due «à une propagande savamment orchestrée par certains milieux, pour influer sur les prix de grande consommation. Des rumeurs distillées faisant état d'augmentation des prix et de pénuries annoncées». Etant donné que «le consommateur n'est pas doté d'une culture positive de consommation, la demande s'en trouve multipliée», estimera-t-il, faisant référence à la demande accrue sur l'huile et le sucre. Le président de l'Unpc estime «qu'il n'y a pas de problème de disponibilité». Il fera état de la décision du ministère du Commerce de faire porter la mention «produit subventionné» sur les sacs de farine et semoule de 1 à 50 kg. Hazorli estime que «les spéculateurs sont en train de se préparer pour le Ramadhan». Mustapha Zebdi L'Apoce submergée par les requêtes des consommateurs Le président de l'Association algérienne de protection et d'orientation du consommateur et de son environnement (Apoce), Mustapha Zebdi estime, quant à lui, qu'il y a effectivement un constat d'anarchie dans le secteur. «Certains imputent, illogiquement, ces augmentations aux fluctuations des marchés mondiaux des intrants et des matières premières, et les prix de revient des produits agricoles pour justifier ou argumenter ces hausses vertigineuses... Il n'y a aucune proportionnalité entre ces hausses des prix et les coûts annoncés», dira-t-il. Zebdi accueille avec satisfaction la décision du Premier ministre de légiférer le plafonnement des marges bénéficiaires. «C'est une revendication de notre organisation. Pour Zebdi, l'arsenal juridique en gestation devra être renforcé avec cette nouvelle loi, si on compte la loi sur la criminalisation de la spéculation. Cela «en attendant la promulgation d'autres textes législatifs». Un mois après le lancement de son application pour dénoncer les abus, l'Apoce se trouve désarmée pour traiter et analyser les milliers de données transmises par les citoyens. D'où un appel à l'aide lancé par le président de cette organisation en direction des institutions nationales, des opérateurs et des pouvoirs publics, afin de mettre à disposition du personnel et du matériel pour traiter ces flux d'informations et de données. «Certains ne nous ont pas répondu, d'autres sont favorables. Mais, nous attendons toujours une concrétisation sur le terrain... Car, les informations attendent d'être traitées», nous confiera-t-il.