Le jury s'est abstenu de décerner les prix de la meilleure représentation, du meilleur texte et de la meilleure mise en scène. Le Festival national du Théâtre professionnel a pris fin avant-hier. Ainsi, huit jours durant, du 25 mai au 2 juin, les férus du quatrième art ont assisté à la représentation de douze pièces de théâtre, dont six en compétition. Ce qu'on constate à travers les pièces représentées, c'est bien l'absence de la qualité. Cela n'est un secret pour personne. Le théâtre algérien est tombé au trente-sixième dessous. Le mal se situe à tous les niveaux et le diagnostic est facile à faire. Que ce soit au plan de la mise en scène, de l'adaptation, de l'écriture dramatique ou encore de la scénographie, le quatrième art en Algérie est gravement malade. Et c'est à juste titre si le jury, présidé par M.Amin Zaoui, s'est abstenu de décerner les prix de la meilleure représentation, du meilleur texte et de la meilleure mise en scène. Les membres du jury ont vu que la qualité des pièces représentées lors de ce festival sont loin de répondre aux critères requis. La qualité laisse à désirer. L'on s'accorde à dire que parmi les six pièces en compétition, on n'en retient que trois qui ont droit de cité. On cite en premier lieu la pièce Nora mise en scène par Ahmed Khoudi d'après La maison de poupée du dramaturge norvégien Henrik Ibsen. Khoudi, comme à ses habitudes, a préféré revenir au répertoire théâtral universel. Il a monté des pièces telles Ubu Roi d'Alfred Jarry, La nuit des rois de Shakespeare, Electre de Sophocle. Et le voilà cette fois-ci qu'il récidive avec La maison de poupée, l'un des textes les plus difficiles que ce soit pour l'adaptation ou la mise en scène. Il faut le reconnaître: un travail de titan a été fourni par aussi bien le metteur en scène que par les comédiens, notamment Lamya Boucekine qui a eu le prix de la Meilleure interprétation féminine. Nora n'a en effet pas été adaptée mais traduite. Un grand effort a été fourni au niveau du texte qui a présenté des difficultés énormes à Ahmed Khoudi. Celui-ci s'est retrouvé dans l'obligation de diminuer au maximum le contenu de la pièce qui, initialement, dure trois heures. Il lui a fallu en outre charcuter des passages complets, notamment à la première partie qui consiste en la présentation des personnages. Une partie qui est caractérisée par une certaine linéarité dans l'écriture. A cette étape, aucune situation dramatique n'est représentée. Donc pour éviter de tomber dans le piège de la platitude, Ahmed Khoudi a retravaillé le texte de sorte à éviter l'ennui au spectateur. Prix de la meilleure interprétation féminine, dans le rôle principal: Lamia Boucekine. Prix de la meilleure interprétation masculine, dans le rôle principal: Abdelhamid Gouri. Prix de la meilleure interprétation féminine, dans le rôle secondaire: Nadia Aribi. Prix de la meilleure interprétation masculine, dans le rôle secondaire: Ali Djebara. Prix du meilleur scénographe: Salah Redjati et Bouzid Chawki. Prix de la meilleure création musicale: Omar Assou.