Le Séminaire national sur la modernisation du système de santé vient de prendre acte, en présence du Premier ministre, des membres du gouvernement, ainsi que des principaux acteurs du secteur, des différents partenaires sociaux et de la société civile. L'événement intervient dans un contexte marqué par une hausse inquiétante du nombre de cas de contaminations au Covid, enregistrés ces dernières semaines dans différentes régions du pays. Cet événement d'envergure intervient également conformément aux engagements du président de la République, Abdelmadjid Tebboune quant à réformer profondément et globalement le secteur de la santé. Dans son allocution d'ouverture, Aïmene Benabderrahmane a appelé à «moraliser la profession et à élaborer une feuille de route conforme aux normes mondiales». Pour le Premier ministre, ces assises interviennent dans le sillage des engagements pris par le président de la République, visant «une réforme profonde et globale basée sur la révision de la carte sanitaire suivant des normes modernes en s'appuyant sur un diagnostic précis et des données objectives». Faisant partie des grandes réformes structurelles, cette réforme envisagée pour le secteur de la santé, vise «à établir un diagnostic minutieux du secteur et à trouver des solutions opérationnelles réalisables sur le terrain». Benabderrahmane plaide pour «une nouvelle carte sanitaire juste et équitable», en vue d'un «système de santé à même de répondre aux attentes et aspirations des citoyens selon les standards internationaux». Et d'ajouter que les recommandations de ce séminaire constitueront «une feuille de route pour le secteur, à même de concrétiser l'humanisation du secteur de la santé, l'amélioration de la couverture sanitaire des citoyens, le renforcement de la formation des professionnels du secteur et la lutte et la prévention contre les maladies transmissibles et ce, avec la prise en charge des maladies non transmissibles et travailler pour réduire le taux de mortalité». Paradoxalement, autant la gestion de la pandémie de Covid -19 a été maitrisée, à des degrés près, autant les dysfonctionnements qui gangrènent le secteur sont légion et chroniques. La santé est réellement malade de ses modes d'organisation et de fonctionnement, entre autres tares à prendre en considération. Le président de la République qui n'a pas manqué de saluer les efforts consentis par l'armée blanche, dans le combat inégal mené contre la Covid-19, s'est engagé à répondre, favorablement aux revendications des différents personnels du secteur, et aux exigences de mise à niveau de la santé aux normes mondiales requises. D'ailleurs, les travaux de ce Séminaire national, qui viennent d'être entamés, hier, au CIC Abdelatif Rahal, ont été placés sous le haut patronage du président de la République. Il y a lieu de noter que ce séminaire a été précédé, tout au long du mois de septembre et d'octobre 2021 d'assises locales et régionales animées par les professionnels de la santé et d'autres intervenants du secteur. L'objectif étant d'aboutir à l'élaboration d'une vision stratégique pour un redéploiement opérationnel et pratique du secteur dans les années à venir, conformément aux nouvelles variables épidémiologiques mondiales. Cela, sans compter la prise en compte des besoins sanitaires des populations, confrontées à des complications et à des situations problématiques chroniques. Ils sont légion les exemples où des citoyens sont livrés à eux-mêmes, sans assistance et sans prise en charge effective. Les scènes inhumaines et anti-déontologiques sont proportionnelles aux dépassements et agressions, dont ont été victimes les différents personnels de la santé. Autant dans le public que dans le privé, les choses semblent évoluer dans le mauvais sens. Il faut le dire haut et fort, le secteur n'a pas été épargné des exactions, des mauvais comportements, du népotisme, de la corruption, et le clientélisme... Des citoyens se retrouvent souvent obligés de faire des distances importantes, avec des cas urgents en pleine nuit, pour effectuer des scanners, des échographies, et autres imageries et même des analyses, pourtant disponibles au sein des différents établissements sanitaires. Durant ces dernières années, l'on a assisté à une déshumanisation de l'acte médical, tant il est vrai que la pression à laquelle ont fait face les personnels de la santé, a eu des effets pervers sur le fonctionnement et la gestion du secteur en entier. Tous les espoirs reposent donc sur ce séminaire, qui devrait amorcer une nouvelle vision et une nouvelle dynamique à même d'aboutir à une refonte globale du secteur.