Le nouveau statut vient donc à la fois combler un vide juridique et booster le programme avec l'implication des autorités locales. A partir de M'sila, Saïd Barkat, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, a annoncé, hier, un nouveau statut pour la steppe. Il est question, précise le ministre, de faire impliquer les instances locales dans la réalisation, mais aussi la conception de projets destinés à faire front contre la désertification. Faut-il rappeler que parmi les contraintes ayant entravé la mise en oeuvre des programmes de développement des zones steppiques, l'on a mis en avant la faible coordination entre les différents partenaires chargés de l'exécution des programmes de développement. En quelque sorte, le nouveau statut annoncé par Saïd Barkat impliquera davantage les autorités locales, chose qui constituait auparavant le maillon faible, et donnera ainsi un coup d'accélérateur aux prochains programmes d'investissement. Selon le ministre de l'Agriculture, il n'est plus question de stagner dans les mêmes eaux, car il s'avère, a-t-il renchéri, nécessaire de modifier le statut de la steppe qui s'étend sur une superficie de 32 millions d'hectares. Le nouveau statut a fait l'objet, hier, d'une étude du conseil d'orientation du Haut commissariat au développement de la steppe (Hcds). Lequel projet, qui verra le jour dans les tout prochains jours, à coup sûr, va booster les programmes annoncés pour le compte des quatre années à venir. Cette loi est venue donc corriger les lacunes antérieurement constatées et répondre de même aux contraintes relevées. Entre autres, le programme destiné au développement de la steppe entravé, en référence à l'exposé présenté en le Hcds, par l'absence d'une loi spécifique régissant l'activité pastorale capable d'assurer la protection et la valorisation des ressources naturelles. En d'autres termes, le nouveau statut vient donc à la fois combler un vide juridique et booster le programme avec l'implication des autorités locales. La nouveauté aussi est que le nouveau statut axera les efforts sur la protection des parcours tandis que l'ancien statut prévoyait l'interdiction du pâturage. Selon Saïd Barkat, la recherche continue et l'adhésion des populations et des communautés pastorales est un facteur de réussite des programmes projetés dans le cadre d'un rééquilibrage de l'occupation de l'agriculture. En toile de fond, la gestion pose également problème. La nouvelle loi stipule donc l'adhésion et l'intégration d'une manière organisée des populations pastorales ainsi que la redynamisation de la profession et l'implication des professionnels. Le statut qui date de 1981, n'a plus donc raison d'être d'après le ministre. Car, explique-t-il, les choses ont changé, le mode d'encadrement ainsi que la manière de lutter contre la désertification. La bataille se déclare, à en croire l'orateur, à partir du cadre local. Pour revenir au conseil d'orientation du Hcds qui s'est tenu, hier, à M'sila, présidé par le ministre celui-ci a eu à traiter aussi le programme d'investissement pour l'année en cours et les programmes complémentaires de développement des Hauts-Plateaux et des wilayas du Sud. Grâce justement à ces deux programmes, la cagnotte destinée au développement des zones steppiques a été revue à la hausse. Celle-ci est dotée annuellement de 7 à 8 milliards de dinars, annonça aussi Saïd Barkat en réponse à la question d'un journaliste lequel programme, faut-il le rappeler, prévoit la préservation et la régénération de 4 250 ha de parcours à l'horizon 2008. L'énoncé est important donc à plus d'un titre. D'une pierre deux coups, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural mise à la fois sur un nouveau mode de gestion qui permettra de mieux répondre aux contraintes d'ordre organisationnel, et sur le volet institutionnel, pour contrôler un vide juridique afin de mieux régir l'activité pastorale.