En politique, notamment en période électorale, tous les coups sont permis. D'Amel Bent, chanteuse française de père algérien, à Yamina Benguigui, la réalisatrice, en passant par Djamel Debouze, le Marocain d'origine, toutes les figures du show-biz sont affichées aux côtés des postulants français à la présidentielle de 2007. En politique, notamment en période de campagne électorale, tous les coups sont permis pour glaner des voix. Debouze, Faudel, Assia, Nadia, Rachida Brakni, Yamina Benguigui, Amel Bent, qui a pourtant refusé de déjeuner avec Nicolas Sarkozy, Zinedine Zidane, le personnage le plus populaire de France selon le dernier sondage, tous se le disputent, histoire de se montrer «cool» avec les banlieusards ou la génération «beur» accusée de troubles sociaux et du coup, effacée par les dernières tournures prises par la scène politique française, notamment en raison de la loi sur la discrimination positive. Néanmoins, en période électorale, résultat final oblige, un bon people est celui qui est au top de son succès, de son efficacité et du box-office. Les chasseurs de stars des candidats le savent très bien du fait que lorsqu'on veut se donner en spectacle autant le faire avec des professionnels qui remplissent la salle. Le premier avec Ségolène Royal? Le second avec Sarkozy? Le troisième avec? Surprise! En effet, dans les états-majors des candidats à l'Elysée en 2007, de Nicolas Sarkozy, de Jack Lang ou de Ségolène Royal, le chapitre people figure en bonne place sur l'agenda des réunions. Dans un pays où l'affaire «Clearstream» éclabousse les milieux politiques, la course à l'Elysée a déjà commencé pour les postulants et chacun y va de sa manière. C'est ainsi que la bataille du «vois-tu qui est dans mon camp» fait rage et les candidats partent à la chasse aux personnalités du show-biz. Dans une stratégie présidentielle, «le people» est devenu, par la force des choses, un maillon indispensable. On les appelle des «comités de soutien» et, depuis le mitterrandisme, période des fastes élyséens où le goût des Lettres était référencié, les signatures de rigueur s'arrachent à la force du poignet et s'affichent de manière ostentatoire sur la place publique. Pourquoi pas, d'ailleurs?. Qui a dit qu'un personnage public, connu, devait nécessairement se taire sur les choses de la cité et rester loin de la politique? Désormais, le casting est de mise et doit être «implacable et impeccable». En outre, en politique, être «people» ne veut nullement dire débarquer de la jet-set. Un point qu'explique un proche de Nicolas Sarkozy, chargé de la «chasse aux voix» qui affirmait sans ambages «être people, c'est être une pièce repérée et repérable dans le puzzle électoral français...». Les mots sont lâchés «pièce», «puzzle électoral»...et la vérité éclate au grand jour laissant comprendre «n'oublie pas que t'es pas Français et que seul ton bulletin compte». Ce qu'explique Bruno Seznec, en affirmant que les stars servent d'«étendards facilement identifiables par tous les électeurs» et du coup «la notion de souveraineté du peuple se dissout dans la célébrité du people». Quant à savoir si cette démarche bénéficie aux hommes politiques, il faudra attendre les résultats de l'élection présidentielle de 2007. Mais cela est une autre paire de manches.