Le mouvement citoyen à la croisée des chemins La Cadc est-elle à la veille de connaître ce que le mouvement a traversé à Béjaïa? C'est la question que tout le monde se pose. A analyser les divergences apparues lors du conclave d'Illilten, on est tenté de répondre par la négative, au vu, notamment, de la présence de plusieurs «sages» dans les délégations. Certes, le conclave d'Illilten a été, au moins, houleux. Des divergences d'approche sont apparues et ont menacé le mouvement. Une ligne de démarcation est en train de se matérialiser entre délégations. Certains apparaissent comme des «dialoguistes», d'autres - il faut dire que c'est la majorité - au contraire, s'accrochent à la plate-forme d'El-Kseur. Cette tendance au dialogue, nous dit-on, est de plus en plus partagée et suscite en parallèle des questionnements. Par ailleurs, la Cadc, du moins au niveau de la permanence, se montre sereine. Ces «divergences», pour beaucoup de délégués, ne font que démontrer justement la maturité du mouvement. Un mouvement, précisent-ils, qui a choisi un mode de fonctionnement démocratique où tous les avis s'expriment librement. Cette profession de foi, apparemment, cache une certaine appréhension. En effet, tout le monde attend, en se tenant le ventre, la rencontre de mercredi. Une rencontre qui s'annonce décisive. En effet, programmée in extremis, lors du conclave d'Illilten, cette réunion est destinée à peaufiner les décisions à présenter à la réunion de l'interwilayas des 30 et 31 août, à Bouira. Ce conclave extraordinaire aurait rencontré, nous a-t-on assuré, des réticences au niveau de certaines délégations. Il faudra assurément tout l'art des délégués pour éviter que le syndrome de Béjaïa vienne à se matérialiser à Tizi Ouzou. La Cadc de cette wilaya ayant, dès le départ, montré et une unité d'action et une certaine «discipline» dans l'intérêt du mouvement. Aujourd'hui, il faut bien reconnaître que les choses commencent à se compliquer. Deux grosses tendances s'af-fichent, en effet. D'un côté, les radicaux qui tiennent mordicus à la tenue du conclave extra-ordinaire de mercredi, comme la délégation de Tizi Ouzou, qui a recensé un demi-échec à Illilten, et de l'autre les dialoguistes qui veulent forcer la décision... Il est vrai que pour l'heure, les choses ne se sont pas encore totalement décantées. Toujours est-il que c'est mercredi que l'horizon se dessinera. Certains observateurs commencent à trouver qu'à l'intérieur de certaines délégations, un bouillonnement est noté. Faut-il aller jusqu'à parler d'impasse, ce à quoi personne ne se résout à penser... Et tous, comme l'affirme ce délégué, de croiser les doigts pour que l'«orage passe sans trop de dégâts... L'âme des victimes est là pour le protéger d'éventuelles dérives pouvant mener à l'explosion!»