Plus de 30 soldats ont été tués et une centaine d'autres blessés en trois jours dans le nord-ouest du Yémen, près de la frontière avec l'Arabie saoudite, dans une nouvelle offensive des forces pro gouvernementales contre les rebelles Houthis. Selon des sources militaires du gouvernement, les forces loyalistes, appuyées depuis 2015 par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite voisine, encerclaient, hier, la zone de Harad, dans la province de Hajjah, après trois jours de combats. Par ailleurs, 56 combattants rebelles sont morts dans les combats et dans des frappes aériennes de la coalition, a indiqué un responsable militaire pro gouvernemental. Les Houthis, qui contrôlent plusieurs régions du pays et la capitale Sanaa, communiquent très rarement sur leurs pertes. Le conflit au Yémen s'est intensifié ces dernières semaines, la coalition militaire et les forces loyalistes lançant des offensives contre les rebelles pour récupérer des territoires perdus en plus de sept ans de guerre. Dans le même temps, les rebelles ont multiplié les attaques contre l'Arabie saoudite voisine avec des missiles et des drones mais aussi contre les Emirats arabes unis, l'autre pilier de la coalition, devenus depuis janvier un nouveau front du conflit. Dans ce contexte, les Emirats arabes unis recevaient, hier, la visite du général Kenneth McKenzie, à la tête du commandement central de l'armée américaine au Moyen-Orient (Centcom). Les «Etats-Unis travaillent avec les Emirats (...) pour développer de nouvelles solutions efficaces pour arrêter les attaques de drones avant même qu'ils ne soient lancés», a dit le général, dont les propos ont été rapportés l'agence de presse émiratie WAM.»Nous avons fait venir le destroyer lance-missiles USS Cole, qui a des capacités de défense contre les missiles balistiques», a-t-il ajouté, précisant qu'«il patrouillera dans les eaux des Emirats et travaillera en étroite collaboration» avec la défense aérienne du pays. Le commandant a également indiqué que les avions de combats F-22, dont le déploiement aux Emirats avait été annoncé par Washington pour appuyer Abou Dhabi, seront envoyés aux alentours de «la semaine prochaine». «C'est simplement un ami qui en aide un autre dans une période de crise», a affirmé le général. Les forces américaines stationnées sur la base aérienne d'Al-Dhafra à Abou Dhabi avaient aidé les Emirats à intercepter deux missiles balistiques lancés le 24 janvier par les Houthis. Selon l'ONU, la guerre au Yémen a fait au moins 377.000 morts et des millions de déplacés dans ce qui est considéré comme l'une des pires catastrophes humanitaires au monde, avec notamment un risque de famine à grande échelle.