L'Allemand explique sa décision de démissionner par les multiples problèmes qui ont caractérisé la gestion de l'équipe. C'est parti pour trente jours de football, trente jours d'un spectacle qui va occuper l'essentiel des discussions de l'écrasante majorité de la planète. A ce jeu-là, les politiques, les économistes et grands théoriciens ne pèsent pas lourd. Tout ce qu'ils peuvent dire ou insinuer ne vaudra rien devant les prouesses que nous promettent tous les acteurs qui ont pris place sous le chapiteau allemand pour un mois d'une mise en scène à nulle autre pareille. L'ouverture de la fête a vu les Allemands et les Equatoriens se jouer des défenses costaricaine et polonaise, mais l'événement de cette première journée du Mondial avait lieu à Wangen, une bourgade allemande où l'équipe togolaise a élu domicile. Alors que les Eperviers se préparent à effectuer leur entrée dans la compétition (ce sera mardi contre la Corée du Sud), un coup dur vient de les atteindre de plein fouet. En effet, vendredi soir, sans crier gare, l'entraîneur allemand de cette équipe, Otto Pfister, a plié bagages et a quitté l'hôtel où était hébergée son équipe. Depuis la création de la Coupe du monde, c'est, certainement, la première fois qu'un entraîneur abandonne son équipe à quatre jours de ses débuts en compétition. L'Allemand explique sa décision de démissionner par les multiples problèmes qui ont caractérisé la gestion de l'équipe notamment en matière de primes pour les joueurs. «En arrivant au Togo, on m'avait promis que les questions concernant les primes étaient réglées, a expliqué Pfister. Ce n'est pourtant toujours pas le cas. J'ai donc décidé de démissionner. Cette décision est professionnelle. Mais au plan personnel également, mon rêve vient d'être détruit. Je ne veux pas dire où je me trouve. Je ne pouvais plus supporter une telle situation». Les Togolais avaient été de ceux qui avaient réalisé l'une des plus grosses surprises lors de la phase de qualification pour le Mondial. Ils avaient, rappelons le éliminé les Sénégalais, quart-finalistes de le précédente édition ainsi que les Maliens qui avaient, au départ, de meilleures dispositions qu'eux. Ils étaient, en outre, les premiers à débarquer en Allemagne, avec un espoir gros comme ça. Mais il y a eu cette histoire de primes pour les joueurs qui a fini par détruire l'ambiance qui régnait dans le groupe. Le gouvernement togolais et sa Fédération de football n'ont pas su dénouer les fils d'une crise qui risquait de mal se terminer. Ils avaient déjà mal géré cette équipe au lendemain de la CAN-2006 qui s'était déroulée en janvier dernier en Egypte. Une CAN qui avait mal tourné pour leur équipe au sein de laquelle on avait dû user de diplomatie pour retenir le joueur vedette Emmanuel Adebayor qui refusait le statut de remplaçant auquel voulait le confiner l'entraîneur nigérian des Eperviers, Stephen Keshi. La mauvaise prestation de la sélection togolaise en Egypte a coûté à Keshi sa place d'entraîneur national alors qu'il avait été à la base de sa superbe qualification pour le Mondial allemand. L'éviction de Keshi et son remplacement par Pfister n'ont apparemment pas été d'une grande utilité pour cette équipe dont l'avenir en Coupe du monde s'annonce, désormais, comme éphémère. On verra mardi soir comment cette nouvelle donne va se répercuter sur les Eperviers appelés à affronter la Corée du Sud.