L'armée malienne a annoncé, mardi soir, dans un communiqué avoir «neutralisé» ou arrêté des «terroristes» lors d'opérations au cours des derniers jours, dans les régions de Tombouctou, Ségou, Mopti et Bandiagara, au nord-est de Bamako. Selon un communiqué de l'état-major des armées, qui avait déjà annoncé avoir tué près de 60 «terroristes» dans le nord du Mali la semaine dernière, «les Forces Armées Maliennes (FAMA) continuent de consolider les acquis opérationnels face à des terroristes de plus en plus fébriles, en débandade, adoptant l'évitement et se dissimulant dans la population en mode d'action». Dans les régions de Ségou, Mopti, Bandiagara, «19 terroristes ont été neutralisés» et «15 bases terroristes démantelées». L'armée annonce également «34 motos récupérées et 15 autres détruites», ainsi que «37 téléphones récupérés». Dans la région de Tombouctou, «les efforts ont porté sur la précision du renseignement ayant conduit à l'arrestation de 8 terroristes». Le communiqué précise par ailleurs que ces opérations ont été réalisées avec la collaboration de la force européenne Takuba, toujours fonctionnelle, avec des «reconnaissances offensives (...) à la recherche des sanctuaires terroristes». La France et ses partenaires européens ont officialisé jeudi dernier leur retrait militaire du Mali, conduisant les autres acteurs étrangers à s'interroger ouvertement sur leur engagement, et la force de l'ONU Minusma à étudier l'impact de ce désengagement. Le Mali, pays pauvre et enclavé au coeur du Sahel, a été le théâtre de deux coups d'Etat militaires en août 2020 et en mai 2021. La crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire en cours depuis 2012 et le déclenchement d'insurrections indépendantiste et terroriste dans le Nord. Les nouvelles autorités maliennes sont revenues sur leur engagement d'organiser des élections rapides pour le retour des civils au pouvoir, après avoir organisé des Assises nationales qui ont opté pour une transition allant jusqu'à 5 ans, au contraire de l'engagement initial qui portait sur une tenue des élections fin février 2022. Elles revendiquent la souveraineté nationale depuis que la communauté des Etats ouest-africains a infligé au Mali de lourdes sanctions économiques et diplomatiques le 9 janvier dernier, au terme de plusieurs visites de son envoyé spécial l'ancien président nigérian Jonathan Goodluck, à Bamako. Par ailleurs, dans le Niger voisin, dix-huit civils ont été tués et huit autres blessés dont cinq grièvement, dans une attaque terroriste perpétrée par des «bandits armés non encore identifiés», dimanche dernier, dans le département de Banibangou (ouest), a annoncé, mardi, le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. Dans l'après-midi du 20 février 2022, un camion de transport ayant quitté Troum à destination de Tizi-gorou, village situé dans le département de Banibangou, a fait l'objet d'une attaque meurtrière perpétrée par des bandits encore non identifiés circulant à moto, a indiqué le ministère, précisant que parmi les 18 personnes tuées, «cinq sont du village de Tizi-gorou et 13 de celui de Foney-ganda». «Une opération de ratissage a été engagée dans la zone», a conclu la même source. La zone dite des «trois frontières» (Niger-Mali-Burkina Faso), dans laquelle est situé le département de Banibangou, est devenue ces dernières années le théâtre d'opération de groupes terroristes qui mènent des attaques meurtrières de part et d'autre des frontières, prenant pour cible les forces armées et les populations civiles.