L'état d'urgence au Mali, en vigueur quasiment sans interruption depuis 16 mois, a été prorogé à partir de vendredi pour au moins dix jours, a annoncé le gouvernement dans un communiqué. Cette mesure d'exception a été instaurée à plusieurs reprises dans le pays depuis l'attaque jihadiste contre l'hôtel Radisson Blu de Bamako le 20 novembre 2015 (20 morts, outre deux assaillants tués). Il avait pour la dernière fois été prorogé de six mois le 30 juillet 2016. Cette prolongation a permis de "renforcer davantage les dispositifs de prévention et de lutte contre le terrorisme et d'accroître les capacités opérationnelles et les actions de contrôle des forces armées et de sécurité" ainsi que "d'assurer la mise en œuvre diligente des procédures juridictionnelles liées aux actes et aux menaces terroristes", selon le communiqué publié jeudi soir. Le gouvernement reconnaît néanmoins "la persistance de la menace terroriste au Mali et dans la sous-région, ainsi que des risques d'atteinte à la sécurité des personnes et de leurs biens". Pendant ce temps, la Conférence d'entente nationale (CEN) au Mali se poursuivait à Bamako pour la troisième journée consécutive. Les participants à la conférence, qui s'est ouverte lundi 27 mars, sont "déterminés" à produire "les éléments qui seront pris en compte dans la charte pour la paix, l'unité et la réconciliation", selon les médias maliens. La conférence intervient après une série de consultations régionales qui ont été organisées de février à mars 2017 dans les régions de Gao, Tombouctou, Taouédini, Mopti, Ségou, Koulikoro, Sikasso, Kayes, Ménaka et Bamako. Celle de Kidal n'a pas pu se tenir dans les délais. Des consultations ont eu lieu également dans les camps des réfugiés maliens à Niamey (Niger), Nouakchott (Mauritanie), Ouagadougou (Burkina-Faso). La Conférence d'entente nationale est inscrite au chapitre de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali. Cet accord a été conclu après plusieurs rounds de négociations à Alger, avant sa signature, en mai-juin 2015, par le gouvernement malien, les groupes politico-militaires du nord et la médiation internationale conduite par l'Algérie.