Les prix des viandes, notamment rouges, ne sont pas près de connaître l'accalmie. Alors que le mois sacré de Ramadhan approche à grands pas, l'on évoque une éventuelle flambée des prix des viandes rouges sur les étals. Le Conseil national interprofessionnel de la filière des viandes rouges Cnifvr redoute, en effet, l'envolée des prix des viandes, pendant le mois sacré. Selon le président de cet organisme, Miloud Bouadis, une crise de l'offre frappe ces produits et tire leurs prix vers le haut, laissant présager un «sale temps pour les petites bourses». Le même responsable a évoqué, à ce titre, des valeurs pressenties pouvant atteindre les 1500 DA au niveau des abattoirs, ce qui se traduira par des prix plus élevés chez les détaillants. Cette annonce vient clairement contredire la récente déclaration du président directeur général de l'Algérienne des viandes rouges Alviar, Lamine Derradji, qui a, récemment, indiqué que le prix au kilogramme ne devrait pas dépasser les 1300 DA pour la viande ovine et les 1200 DA pour la viande bovine, Derradji ayant évoqué un plan spécial pour le mois de Ramadhan. Pour sa part, le directeur de l'organisation des marchés et des activités commerciales au ministère du Commerce, Ahmed Mokrani, a annoncé la disponibilité en «grandes» quantités des produits alimentaires de large consommation, durant le mois de Ramadhan, afin d'éviter toute perturbation dans l'approvisionnement des marchés en ce mois sacré. Il a alors ajouté, au chapitre des viandes, qu'Alviar s'attelait à mettre en oeuvre un programme pour l'importation de 10000 vaches pour abattage, après avoir effectué une première opération relative à l'importation de 1000 vaches. Il a rappelé que le groupe disposait de trois grands abattoirs, à savoir à Hassi Bahbah, dans la wilaya de Djelfa, Ain M'lila, dans la wilaya d'Oum El Bouaghi et Bougtob, dans la wilaya d'El Bayadh. Or, c'est au niveau de l'importation des ovins et des bovins que le bât blesse. Selon le président du Cnifvr, la marge de manoeuvre est, ici, réduite et risque de participer à la surenchère des prix des viandes rouges. Le président de la Fédération nationale des importateurs de viande rouge, Sofiane Bahbou avait alors précisé: «La quantité de consommation de viande durant le Ramadhan s'élève à près de 60000 tonnes, alors qu'elle varie entre 25000 et 30000 tonnes, en dehors du mois sacré, d'où la nécessité de garantir cet aliment en quantités suffisantes». Les viandes rouges, déjà rudement éprouvées par la crise sanitaire, ne sortiront pas de sitôt de la tourmente. Les viandes blanches offrent, néanmoins, l'alternative, surtout que l'Office national des aliments du bétail, l'Onab, ambitionne d'atteindre une production de 10000 tonnes de viandes blanches, prêtes à la consommation durant le mois sacré du Ramadhan, Cet organisme, qui a pris des mesures pour céder les poussins aux éleveurs au prix de 80 DA, contre 160 Da sur le marché, et ce, dans le but de maîtriser le prix final du poulet et de l'acheter, auprès des éleveurs à 240 DA hors taxes.