Ouvert jeudi dernier, le procès de l'homme d'affaires Ali Haddad et les anciens ministres des Tavaux publics s'est poursuivi, hier, par les auditions des accusés. L'ancien ministre des Travaux publics (2002-2013), Amar Ghoul a réitéré à plusieurs reprises qu'il n'a ni intervenu en sa faveur ni octroyé des privilèges au patron de l'Utrhb. Il a déclaré lors de son audition qu' «il n'a jamais favorisé le groupe Etrhb de Ali Hadddad, en ce qui concerne le projet de réalisation de la pénétrante autoroutière de Aïn Defla». «Le ministère des Travaux publics n'a rien à voir avec la sous-traitance qui est une question interne aux services contractants qui est dans ce cas de figure l'entreprise publique Altro». «J'ai même refusé six demandes d'intégration du groupe Etrhb dans le cadre de la commission sectorielle des marchés que j'avais présidée», a-t-il dit. Lors de sa visite d'inspection effectuée en août 2008 à Aïn Defla, Amar Ghoul a reconnu avoir notifié à son directeur des travaux publics de la wilaya éponyme la décision «d'entamer les travaux, avant même l'inscription du projet, avec l'entreprise Altro, sans toutefois citer l'Etrhb». À ce propos, il a indiqué qu'à l'instar de tous les projets inscrits dans le cadre du programme quinquennal (2005-2009), toutes les pénétrantes devant relier les ports et les 24 wilayas du pays, devaient être réalisées dans l'urgence. Il a soutenu qu'il ne savait même pas que l'Etrhb est entrée en sous-traitance avec Altro pour la réalisation de la bretelle Bourached- Aïn Defla long de 9 km du fait de la multitude des projets. Les représentants de l'Etrhb, de la direction des travaux publics et de l'entreprise Altro avaient déclaré que l'ex- ministre Amar Ghoul avait bel et instruit verbalement son directeur des travaux publics et le défunt P-DG d' Altro de prendre l'Etrhb comme sous-traitant. À ce sujet, il a indiqué que «ses coaccusés, le wali de Aïn Defla et le directeur des travaux publics avaient démenti leurs assertions». Il a souligné que «la commission nationale des marchés (Cnmt) présidée par le ministre des Finances, n'a pas considéré le lancement en urgence des travaux de la pénétrante comme une infraction». Lors de sa deuxième visite d'inspection, il avait, d'après le directeur des travaux publics de Aïn Defla donné son accord en vue de régulariser la situation relative au paiement des dus de l'Entreprise Altro en raison de la non-levée des deux réserves émises par la commission nationale des marchés. Le premier accusé à être auditionné est le directeur des travaux publics de la wilaya de Aïn Defla, Ali Khelfaoui. Ce dernier a avoué avoir proposé de signer une convention de sous-traitance avec le groupe Etrhb en raison du déficit en moyens humains et matériels de Altro auquel a été attribué de gré à gré la réalisation de cette pénétrante. Cependant la commission nationale a émis deux réserves, la première par rapport à la non-inscription du projet et la seconde relative à l'intégration de l'Etrhb en tant que sous-traitant avec une quote-part de 50%. Si la première réserve a été levée par l'intervention du Premier ministre et le ministre des Finances, la deuxième n'a pas été levée. Le marché conclu pour la réalisation du projet de dédoublement du chemin de wilaya de Aïn Defla et de son raccordement à l'échangeur de l'autoroute Est-Ouest est l'un des dossiers les plus importants dans cette affaire.