Le vice-gouverneur de la Banque d'Algérie, Mouatassem Boudiaf, a estimé, hier, à l'occasion de la tenue d'une journée d'étude sur «quelle finance digitale pour l'Algérie», organisée par le think Tank Care, qu'il «appartient aux banques de trouver les voies idoines pour amorcer positivement cette transformation numérique». Et de poursuivre, par ailleurs,que «les acteurs concernés par la bancarisation ne jouent pas leur rôle... Il y a un effort à faire dans ce sens», devait-il préciser. Pour Boudiaf «nous sommes dans une mutation civilisationnelle, qui réclame un certain nombre de solutions», a-t-il ajouté. Prenant la parole dans le cadre du panel relatif aux «bases réglementaires d'une finance digitale inclusive», le vice-gouverneur a estimé que «la Banque d'Algérie a mis en place un certain nombre d'instruments et de services pour faciliter les transactions digitales financières». Il rapportera, à ce sujet, que suite à la demande de certaines banques, des services comme les «Mobil Paiement», ou encore par Code QR, etc.... ont été facilités et mis à disposition. Il annoncera que le taux de bancarisation est de l'ordre de 40 à 44% et que le taux de compensation par chèques est de 85%. On croit savoir, à ce sujet, que les cartes constituent un tiers des transactions bancaires. Toutefois, il convient de préciser que sur les dizaines de millions de cartes en circulation, seulement 1% sert à des transactions financières digitales. C'est le cas des GAB d'Algérie poste qui voient le retrait régulier de plus d'un milliard de centimes annuellement. À ce propos, il y a lieu de préciser qu'une grande partie des clients bancarisés n'est pas titulaire de cartes bancaires ou ne l'utilise pas dans les transactions financières. Le reste des transactions par cartes bancaires a trait à des opérations de retrait d'argent. Un dilemme auquel les pouvoirs publics et autres opérateurs devront apporter les réponses nécessaires. Le vice-gouverneur a également annoncé que des révisions importantes sont contenues dans la nouvelle mouture de la loi sur la monnaie et le crédit, sans toutefois les énumérer. «Nous allons apporter l'ancrage juridique et réglementaire nécessaire pour encadrer ce secteur», a-t-il annoncé. Pour sa part, l'administrateur de GIE Monétique, Madjid Messaoudène a plaidé pour une stratégie nouvelle, en vue d'accroitre l'attractivité du paiement électronique. A ce sujet, il appellera à trouver les meilleures formules pour attirer le public pour sensibiliser autour de la généralisation des TPE auprès de commerçants. Pour ce qui est du paiement électronique, il appellera à la mise en place de mesures d'intéressement et d'incitation, autant des commerçants que des consommateurs ou utilisateurs. «Il faut apporter un plus aux porteurs de cartes.... et aux commerçants», dira-t-il. Il estimera que «bien que cela soit timide, la période du Covid-19 a apporté une évolution à trois chiffres dans ce secteur». Et d'appeler à intégrer le secteur public dans ces transactions, afin d'infléchir la courbe d'évolution de ce secteur. Dans ce cadre, il appellera à généraliser les moyens de paiement électroniques par le biais des institutions nationales, telles que les impôts, la sécurité sociale, etc.... Pour sa part, la directrice générale de la Société d'automatisation des transactions interbancaires et de monétique, Satim, Interface, Newel Benkritly, a assuré pourvoir développer des produits financiers adaptés. Mais pour cela, il faudra «mettre en place la réglementation adéquate et souple, et assurer une sécurisation optimale des données». Il convient de signaler que le paiement électronique a monopolisé les débats sur la journée d'étude sur «quelle finance digitale pour l'Algérie», organisée par le Cercle de réflexion Care, en collaboration avec l'organisme onusien Uncdf. Les organisateurs ont mis en place quatre panels de réflexion, dont «Les bases réglementaires d'une finance digitale inclusive»; «La finance inclusive dans le cadre du programme gouvernemental», «Les modèles de promotion d'une finance digitale inclusive» et «Les étapes de promotion de la finance digitale en Algérie».