La multiplicité des mécanismes d'organisation freine la création de PME. Cette troisième rencontre périodique d'évaluation de deux jours, la dernière s'étant tenue à la mi-décembre 2005, vise notamment à évaluer les défis auxquels sont confrontées les PME qui constituent, rappelle-t-on, une source de richesse et d'emplois et contribuent au PIB hors hydrocarbures avec plus de 55%. L'objectif premier de ces rencontres de concertation tend à sensibiliser les responsables locaux quant à la nécessité d'accorder une «attention particulière» aux propositions des chefs d'entreprises locales en vue de permettre la mise en place de programmes de réhabilitation et de mise à niveau répondant aux besoins de leurs activités, impératives pour nombre d'entre-elles aujourd'hui, face à une compétitivité de plus en plus marquée. Dans son intervention d'ouverture des travaux, qui a pris l'air d'un véritable réquisitoire, le ministre de la PME, Mustapha Benbada, a regretté que les points signalés lors de la dernière réunion «n'aient pas été pris en charge» tout en dénonçant la lenteur du «rythme de réalisation des projets programmés». Il a en outre souhaité que des fiches techniques soient établies pour les différencier des autres entreprises du pays comme il a encouragé les opérateurs économiques «à fonder des associations professionnelles» interlocuteurs incontournables dans le cadre de l'accord d'association avec l'UE. Le ministre n'a pas manqué non plus de signaler la faiblesse de l'encadrement ainsi que le manque de moyens aussi bien matériels, financiers qu'humains, comparés aux activités déployées par d'autres secteurs au niveau local. Benbada s'est cependant félicité du taux de croissance de 6,3% atteint par les petites entreprises tout en signalant que sur 6586 nouvelles unités artisanales créées cette année, 1135 ont été radiées, soit un taux de 15% environ. Le taux national de mortalité des entreprises se chiffre à moins de 2% , soit une amélioration notable même si l'on signale le taux relativement «élevé» de 11% recensé à Oum El Bouaghi. Il relèvera que 18 projets d'artisanat, y compris trois musées, ont bénéficié de parcelles de terrains. Ce qu'il faut retenir est incontestablement le manque d'information économique, un besoin urgent de synergie entre les banques et les directions régionales des PME et un nécessaire suivi de la réglementation au niveau des wilayas. Abordé par L'Expression, Zeghidi Mohamed, inspecteur général au ministère, a indiqué que «les 42 directeurs de wilaya installés examinent, ces deux jours, l'évolution du programme arrêté et s'interrogent sur les correctifs à apporter en cas de non-exécution des recommandations des précédentes haltes observées pour aller au fond des problèmes, énoncer des orientations, décortiquer des situations socio-économiques, tout cela en vue d'aplanir les difficultés rencontrées». Le programme national de réhabilitation des entreprises, avec un fonds de 6 milliards de dinars, devait être mis en oeuvre cette année avec en appui l'installation de 21 centres de facilités, de 21 pépinières d'entreprises, et de l'Agence nationale de développement des PME. A noter que le Fonds de garantie des crédits, doté de 30 milliards/DA est quant à lui, opérationnel depuis avril 2004. Le secteur des PME dont la quote-part dans le Fonds de développement du Sud s'élève à 210 milliards de dinars et le programme mis sur rails sera élargi aux wilayas des Hauts-Plateaux, rappelle un cadre du ministère.