Le développement du tissu de petites et moyennes entreprises (PME), demeure a ce jour confronté à la question du financement. Même si le processus de réforme bancaire et financière est passé par bien des étapes, nos institutions bancaires ne sont pas encore dotées des outils d'expertise nécessaire à l'évaluation des risques crédit. Un élément qui pourrait expliquer la frilosité des banques à investir dans le financement des PME, même si des fonds de garantie spécifiques ont été mis en place. Le ministre des Petites et moyennes entreprises et de l'Artisanat, M. Mustapha Benbada a d'ailleurs eu l'occasion de s'exprimer sur ce dossier jeudi à l'occasion de son intervention à l'Assemblée populaire nationale (APN). Le ministre reconnaîtra que le problème du financement "demeure un obstacle à l'intensification des PME" et ajoutera même que la création d'un fonds de garantie des crédits aux PME et le fonds de garantie des crédits à l'investissement de ces entreprises "ne sont pas suffisants pour résoudre le problème du manque de financement". Néanmoins, le ministre indiquera qu'au-delà de ce problème de financement, le secteur de la PME-PMI a "opéré un saut qualitatif" en raison de l'intérêt croissant exprimé dans les programmes des gouvernements successifs et la promulgation de la loi 01-18 portant loi d'orientation de promotion des PME en décembre 2001 qui a défini, a-t-il dit, les principes fondamentaux des politiques d'aide et de soutien à la création et au développement des PME. Faisant le bilan de son secteur, M. Benbada a affirmé que durant période allant de 1999 à 2007 cet intérêt est affirmé à travers la promulgation de 46 textes d'application de cette loi dont le "rôle est de renforcer et de consacrer le cadre réglementaire régissant le secteur en lui conférant une vision d'avenir claire". Le ministre a rappelé les actions sur le terrain menées par son ministère pour contribuer à l'activité économique et accompagner les PME pour résoudre leurs problèmes et ce, par le biais de la création de 48 directions de wilaya à travers le pays. Le ministre a indiqué, à ce propos, que la démarche du ministère visant à soutenir les PME a été consolidée par l'installation du conseil national consultatif de promotion des PME et la création du conseil national de la sous-traitance. Le secteur a recensé, selon le ministre, à juin dernier 284.244 PME privées, avec une moyenne de 30000 PME en 2006, estimant ce seuil "bon au regard des conditions de création de ces entreprises". M. Benbada a cité, dans ce cadre, deux obstacles essentiels pour la création des PME "le premier interne et concerne la capacité de l'entreprise de se développer et de croître et le deuxième externe lié à l'environnement qui ne sert pas bien l'investissement". Concernant la mise à niveau des PME, le ministre a rappelé le programme national initié par son département ministériel et qui complète le programme appliqué actuellement en coopération avec l'Union Européenne. Ce programme, a-t-il dit, a permis à l'Algérie d'améliorer la compétitivité de plus de 450 PME, programme qui continuera à être appliqué en 2008 pour améliorer la compétitivité des PME par l'utilisation accrue des technologies de l'information et de la communication. La question de la mise à niveau des PME, a-t-il affirmé, "incombe aux pouvoirs publics", rappelant les mesures prises par l'Etat dans le domaine telle la création en 2005 du fonds national de mise à niveau des entreprises et la création d'une agence nationale de développement et de soutien des PME.