«Les Ukrainiens utilisent les civils comme boucliers humains». L'ambassadeur de la Fédération de Russie en Algérie a animé, hier, à Alger, un point de presse afin d'évoquer ce qu'il qualifie de crimes de guerre de l'armée ukrainienne et les bataillons nationalistes. Igor Beliaev assure que les forces ukrainiens ont «implanté» des armes lourdes dans les agglomérations, afin de pouvoir se protéger derrière les civils. «Il y a eu, par exemple, des bâtiments ou des tanks qui ont été stationnés à leur base, des snipers sur le toit alors que des civils ont été placés au milieu pour faire office de boucliers humains», a-t-il dénoncé. Le diplomate russe assure que les autorités de Kiev se moquent de leurs propres citoyens, rappelant que le monde n'avait pas connu cela dans l'histoire contemporaine. L'ambassadeur parle d'une prise d'otages en bonne et due forme. «Ils retiennent de force des civils des communes bloquées, interdisant, sous menace de mort, d'évacuer en direction de la Russie», atteste-t-il. «Il est question de la volonté des civils ukrainiens de quitter les régions dangereuses, en direction de notre pays, car ils ont des amis, des parents. Les «punisseurs» (il n'y a pas d'autre mot pour cela) interdisent de le faire», ajoute-t-il avec beaucoup de désarroi. Il argumente ses propos par le fait que dès la «libération» de Marioupol, les forces russes ont pu mettre en place des couloirs humanitaires. «Il a été possible d'initier le travail des couloirs humanitaires, d'entamer l'évacuation de civils», rétorque-t-il, rappelant que cela s'est fait de façon unilatérale. «Les combattants ukrainiens, qui retenaient criminellement la population civile en otage, continuent de se cacher honteusement derrière le dos des femmes et des enfants, tentant de s'enfuir, se faisant passer pour des civils ordinaires», dénonce-t-il, insistant sur le fait que la justice internationale doit poursuivre ceux qu'il qualifie de criminels de guerre. «Il s'agit de graves crimes de guerre qui viennent s'ajouter à la longue liste des exactions ukrainiennes, durant les huit dernières années, dans le Dombass», souligne Igor Beliaev, assurant que de graves génocides ont été commis dans cette région. Il évoque également des cas de torture des soldats russes qui ont été capturés par les forces ukrainiennes. «Ils les ont torturés, tués de façon abominable et diffusé leurs exactions sur les réseaux sociaux», peste- t-il avec beaucoup d'émotion. L'ambassadeur de la Fédération de Russie en Algérie a profité de cette rencontre avec la presse pour mettre en avant la «sérénité» dans son pays dans le déroulement de ce qu'il appelle «l'opération militaire de défense». «L'opération se déroule en parfaite conformité avec le plan fixé. Tous les objectifs fixés seront atteints», réplique-t-il, avant de rappeler ces derniers. «Ils restent inchangés: c'est la démilitarisation et la dénazification de l'Ukraine, la protection des habitants du Donbass contre l'agression du régime de Kiev, l'élimination des menaces émanant du territoire de ce pays pour la Russie», énumère-t-il, avant de laisser la parole à son nouveau premier secrétaire, Sergey Klimov. Celui qui vient d'arriver en Algérie, en provenance de Russie, confirme les dires de son ambassadeur. «Les militaires russes remplissent toutes leurs missions de manière très rigoureuse, soigneuse, ils préservent les civils, ouvrent unilatéralement des couloirs humanitaires pour leur évacuation vers des régions sûres», soutient-il. «L'armée ukrainienne et les bataillons nationalistes qui en font partie s'y opposent», poursuit-il, assurant que «la vie normale reprend son cours sur les territoires, déjà libérés, des nationalistes». Il met en garde contre les agissements de l'Otan qui, selon lui, est en train d'envenimer encore plus les choses. «Les pays membres de l'Otan continuent d'armer très activement l'Ukraine. Cela conduit non seulement à la prolongation des activités militaires, mais risque également de provoquer des conséquences imprévisibles», dénonce-t-il, mettant également en avant le fait que les ambassades ukrainiennes continuent de recruter des volontaires et des mercenaires pour participer aux hostilités. «Que nos «partenaires» occidentaux ne s'étonnent pas des conséquences, quand les armes fournies à Kiev se retrouveront dans les endroits les plus inattendus, comme ce fut toujours le cas», insiste Sergey Klimov. «Par leurs actions, ils ont créé une menace terroriste non seulement pour l'Europe, mais également pour le monde entier», conclut-il, avec ce qui sonne comme une mise en garde...