Le Mouloudia d'Oran n'est visiblement pas au bout de ses peines puisque «au lieu de se remettre en cause, M.Djebbari a préféré charger des boucs émissaires», dira un responsable des catégories jeunes du club. La conférence de presse organisée au restaurant Le Cigalon a été, de l'avis de bon nombre de supporters, un coup d'épée dans l'eau qui, au lieu de servir l'intérêt du club a plutôt consacré la cassure. Au cours de cette rencontre avec la presse, chacun voulait tirer la couverture à lui, tout en chargeant le bouc émissaire, tout désigné, Cherif El-Ouezani. Le manager général, Belloumi, tout en écorchant au passage le joueur, a mis en cause la politique de recrutement effectuée par son prédécesseur, M.Benabbou. Il précisera que les joueurs qui sont venus renforcer l'équipe cette année n'ont été d'aucune utilité au club. Le président du club s'accrochera pour sa part à l'alibi Cherif El-Ouezani pour lui faire endosser toutes les mésaventures vécues par le MCO. «L'équipe se portait bien jusqu'à la neuvième journée et le retour de ce joueur. Profitant de son retour, des cercles hostiles ont saisi l'occasion pour influer négativement sur l'ensemble et le précipiter à l'avant-dernière place du classement», dira-t-il. Le secrétaire du club, qui avait démissionné avant de revenir a, pour sa part, fait des points défalqués du capital du MCO pour match perdu sur tapis vert devant l'ESS, une fixation. Il mettra cette «bourde» administrative sur le dos du manager du club et du président M.Djebarri. Le président de la section football, M.Abd El Illah, n'ira pas, lui aussi, par trente-six chemins pour pointer un doigt accusateur sur Cherif El-Ouezani le rendant responsable des déboires du club. Il se montrera confiant quant à l'avenir du MCO soutenant que les choses rentreront dans l'ordre avec la phase retour et la prise de fonction de M.Mechri Abdallah. Le président du comité de supporters, qui avait à plusieurs reprises montré son rejet des méthodes de gestion du club utilisées par M.Djebbari, restera, cette fois effacé préférant parler d'amour du Mouloudia et de petites considérations techniques sans toucher du doigt les véritables maux qui menacent l'équipe. Cherif El-Ouezani, absent de la conférence, mais contacté par nos soins, ne s'empêchera pas de parler de cabale montée de toutes pièces contre lui. Il dira qu'il refuse d'être désigné comme responsable du classement actuel du club. «Moi j'ai toujours prouvé mon amour et mon attachement au Mouloudia et je crois que les vingt ans que j'y ai passés plaident en ma faveur. Ils veulent nier leurs responsabilités dans ce qui arrive et cela n'est pas honnête», dira-t-il. Il annoncera aussi qu'il a décidé de se retirer du club, mettant au défi, M.Djebbari et consorts de redresser la situation. «On avait refusé de me remettre ma lettre de libération et aujourd'hui on me traite de tricheur, c'est malhonnête de leur part», avoue le joueur. On a voulu faire de cette conférence de presse l'occasion de montrer l'image d'une direction unie et soudée, mais les choses sont tout autre et les faits prouvent que l'avenir reste incertain pour ce club qui est en train de perdre ses repères. Le MCO, qui était une école réputée pour son sérieux, s'est détourné de sa pépinière pour tenter de trouver l'oiseau rare ailleurs. Tout-Oran vous parlera des matches perdus par forfait (et à domicile SVP) par les catégories jeunes du club. Tout-Oran vous parlera d'équipements, de ballons, de filets de buts qui font défaut et dont l'absence a fait partir plusieurs jeunes joueurs. Tout-Oran vous parlera aussi des frais d'engagement des jeunes catégories, payes à la Lofa avec des chèques en bois. C'est ça le MCO d'aujourd'hui, un club qui tente de soigner sa vitrine, mais qui ne se soucie guère de ses fondements. Les catégories jeunes sont laissées à l'abandon, alors que chez les seniors on tente une politique de replâtrage à outrance pour ne pas reconnaître l'échec d'une gestion que ses promoteurs présentaient comme le remède idéal aux maux qui rongeaient le club. Dommage pour le MCO et pour ses milliers de fans et le football en particulier.