La Médiation internationale au Mali a réitéré au cours d'une réunion virtuelle, tenue mercredi, l'importance cruciale que revêt la mise en oeuvre diligente de l'Accord pour la paix pour permettre la stabilisation durable au Mali et celle de la région dans son ensemble, dans le cadre du suivi de la mise en oeuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du Processus d'Alger. «Lors de cette réunion présidée par l'ambassadeur Boudjemaâ Delmi, représentant de l'Algérie, chef de file de la Médiation internationale, les membres de la Médiation internationale ont réitéré l'importance cruciale que revêt la mise en oeuvre diligente de l'Accord pour la paix pour permettre la stabilisation durable du Mali et celle de la région dans son ensemble. Ils ont rappelé la responsabilité primordiale des parties maliennes dans la mise en oeuvre de l'Accord, indique le communiqué de la Médiation. À cet égard, les membres de la Médiation internationale» ont regretté que les parties n'aient pas pu tirer avantage de la dynamique née de la 45e session du Comité de suivi de l'Accord (CSA), tenue le 5 octobre 2021, et lors de laquelle le gouvernement avait annoncé sa volonté d'intégrer, en deux phases, 26 000 combattants», ajoute le communiqué. Ils ont relevé «avec préoccupation l'absence d'avancées tangibles dans le processus de paix depuis cette période et le manque de visibilité quant à ses étapes futures, ainsi que les déclarations de nature à accroître la méfiance entre les parties et à compliquer la relance consensuelle du processus de mise en oeuvre de l'Accord. Les membres de la Médiation internationale ont rappelé que cette impasse dans le processus de paix intervient dans un contexte sécuritaire complexe et difficile tant au Mali que dans le reste de la région, marqué notamment par un nombre effrayant des victimes civiles de la violence. Ils ont souligné que la protection des populations incombe à l'ensemble des acteurs et que ceux-ci ne devraient ménager aucun effort à cet égard. Eu égard à ce qui précède, les membres de la Médiation internationale ont insisté sur la nécessité d'une tenue rapide de la réunion décisionnelle de haut niveau, prévue dans les deux semaines suivant la 45eme session du CSA pour trouver un consensus sur les questions cruciales du DDR global et des réformes politico-institutionnelles nécessaires pour la pleine mise en oeuvre de l'Accord pour la paix. Ils ont noté que le gouvernement a partagé les termes de référence de la réunion envisagée et ont exhorté tous les acteurs concernés à s'engager dans ce processus dans un esprit constructif. En parallèle, les membres de la Médiation internationale ont exhorté à l'opérationnalisation rapide des 16 projets des Fonds de développement durable. Les membres de la Médiation internationale ont réaffirmé leur engagement à continuer à accompagner les parties et leur disponibilité à prendre toutes les initiatives qui pourraient être utiles à cet effet. Pour assurer le suivi des conclusions de la présente réunion, ils ont demandé à la MINUSMA de poursuivre et d'intensifier ses contacts avec les parties. Ils ont convenu de se réunir à nouveau d'ici deux à trois semaines pour faire le point de la situation et convenir de toute action qui serait nécessaire. Enfin, les membres de la Médiation internationale ont salué la tenue, à Bamako, au mois de février dernier, du séminaire de l'Observateur indépendant sur l'appropriation, par les parties maliennes, de ses rapports et recommandations. Ils ont encouragé les parties maliennes à les prendre en compte en vue de parachever la mise en oeuvre de l'Accord pour la paix. Par ailleurs, l'armée malienne a annoncé vendredi soir avoir «neutralisé» 18 terroristes, et interpellé 64 autres suspects, lors d'une opération menée mardi dans le centre du pays. Dans un autre communiqué, elle affirme avoir découvert un charnier près de la base que lui a restituée, il y a quatre jours, l'armée française à Gossi, dans le nord du pays. Le bilan est de 1 mort et 2 blessés du côté des FAMA et de 18 assaillants neutralisés, ajoute le communiqué, précisant que lors de cette opération, les éléments des forces armées ont interpellé un total de 611 suspects. Dans l'autre communiqué, l'armée malienne a affirmé que «des dépouilles en état de putréfaction avancée ont été découvertes dans un charnier, non loin du camp anciennement occupé par la force française Barkhane.» De son côté, l'état-major de Barkhane a aussitôt imputé la responsabilité du charnier aux supposés mercenaires du groupe Wagner dont Bamako dément constamment la présence.