Des partis politiques proches du pouvoir ont réitéré à l'occasion de la commémoration du soixante-dix-septième anniversaire des massacres du 8 mai 1945, leur appel à l'ancien puissance coloniale «à assumer sa responsabilité historique», en reconnaissant les crimes perpétrés contre le peuple algérien. Dans ce contexte, le FLN a indiqué, dans un communiqué, que «la tragédie commise par le colonisateur français le 8 mai 1945, témoin vivant que la criminalisation du système colonial qui a dépourvu les Algériens de leurs droits à la vie, à la souveraineté, était une revendication légitime, historique, morale et politique». Le parti de Abou El Fadl Baaâdji se déclare partisan de la démarche réclamant la repentance de la France. Ce parti a affiché son soutien à «la démarche réclamant auprès de la France l'excuse et la reconnaissance de ses crimes perpétrés à l'encontre des Algériens». La même formation a salué «le rôle du président Tebboune, dans l'institution de la date du 8 mai 1945 de chaque année-Journée nationale de la mémoire». L'ex-parti unique considère que «la commémoration de cet anniversaire était une occasion pour faire face à la culture de l'oubli et protéger la mémoire de la nation». Dans le même sillage, le FLN exprime son adhésion sans conditions à «l'initiative politique du président Tebboune» visant, d'après ce parti, «à rassembler les Algériens». Tout en affirmant son soutien à cette démarche, il affiche sa volonté «de concourir à sa réussite, en appuyant la volonté sincère du chef de l'Etat à surmonter le passé avec son lot de conflits et de rancunes et éradiquer ses séquelles tout en sécurisant l'Algérie face aux différents défis». Le RND, pour sa part, a appelé en cette circonstance à «une condamnation forte et persistante du colonialisme brutal de la France, et à une demande constante d'excuses et de compensation». «Les événements tragiques ont résolu les choix, en fondant l'étape de la lutte armée et la planification d'une glorieuse révolution de libération, après avoir épuisé les moyens de lutte politique contre le colonisateur », a-t-on poursuivi. Il a salué, lui aussi, l'initiative politique qu'il attribue au président Tebboune. Il a annoncé son appui par sa participation «à un dialogue politique inclusif qui aborde toutes les questions et tous les dossiers, garantissant la levée de tous les obstacles, mettant fin à la haine et à la sédition, ouvrant des perspectives et renforçant la nouvelle ambition de l'Algérie après l'achèvement du processus institutionnel». De son côté, le parti islamiste proche du sérail, le Mouvement El-Bina a indiqué qu'«aujourd'hui la France doit assumer son passé et les conséquences qui en résultent». Il a qualifié «les massacres du 8 mai 1945 de crimes imprescriptibles et de legs empoisonné pour le colonialisme français». Pour Abdelkader Bengrina «les massacres du 8 mai 1945 étaient un crime d'extermination au sens propre du mot commis par l'occupation française à l'encontre du peuple algérien sans défense». «Ces évènements étaient un tournant décisif dans l'histoire du combat de l'Algérie et une véritable transition vers la révolution», a-t-il dit. «La reconnaissance des crimes ainsi que d'autres dossiers sont parmi les questions en suspens entre l'Algérie indépendante et la France coloniale», a-t-il ajouté.