En visite officielle en Algérie, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov et sa délégation ont été reçus par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Sergueï Lavrov a, auparavant, déposé une gerbe de fleurs au monument des Martyrs avant de s'entretenir avec son homologue, Ramtane Lamamra. À l'issue de sa rencontre avec le président Tebboune, le chef de la diplomatie russe a indiqué avoir transmis une invitation au président Abdelmadjid Tebboune, de son homologue russe, Vladimir Poutine, pour effectuer une visite à Moscou, dans le cadre du renforcement des relations bilatérales. « Vu notre attachement au développement de nos relations avec l'Algérie dans les domaines politique, commercial et économique, militaire, artistique, culturel et humanitaire, nous avons confirmé l'invitation du président Poutine au président Tebboune de visiter Moscou», a déclaré Lavrov lors de la rencontre avec le chef de l'Etat. À l'occasion, plusieurs dossiers d'actualité ont été abordés. Outre la coopération bilatérale, l'énergie, le dossier malien, la lutte antiterroriste et la crise ukrainienne ont dominé les débats. Sur ce dernier point, le chef de la diplomatie russe a tenu à saluer la position algérienne. «La Russie apprécie la position pondérée, objective et équilibrée de l'Algérie sur la question ukrainienne dans le cadre des organisations internationales», a affirmé Sergueï Lavrov, tout en indiquant avoir «informé en détail nos amis algériens du développement de l'opération spéciale militaire de la Fédération de Russie avec les milices du Donbass en Ukraine», mais sans pour autant révélé si l'Algérie avait proposé sa médiation diplomatique. «L'Algérie fait partie du groupe de contact arabe qui s'est rendu récemment en Russie et qui a rencontré le ministre ukrainien des Affaires étrangères. C'est une initiative mesurée et utile», a-t-il déclaré. Outre le fait d'avoir voté contre l'expulsion de la Russie du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, l'Algérie a été le seul pays du Maghreb à soutenir la Russie lors de ce vote, avec la Syrie. Lors de sa conférence de presse, Sergueï Lavrov a dénoncé les propos du chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE) Josep Borrell qui a proposé dans une interview au quotidien britannique Financial Times d'utiliser les actifs russes gelés pour reconstruire l'Ukraine. «On peut dire que c'est du vol qu'on n'essaie même pas de dissimuler», a affirmé Sergueï Lavrov. Concernant la crise au Mali, Sergueï Lavrov a déclaré que son pays est convaincu que « la solution viendra d'un dialogue inter-malien afin de mettre en oeuvre l'accord de paix signé en Algérie en 2015», soulignant qu'«imposer de nouvelles sanctions aux autorités actuelles sera contre-productif». Abordant les relations bilatérales, le chef de la diplomatie russe a soutenu, «un intérêt a été accordé au développement de ces relations tant sur le plan politique, économique et commercial que sur la coopération militaire, culturelle et scientifique». À cet égard, les deux pays prévoient de signer un partenariat stratégique qui reflétera la qualité des relations bilatérales. «Aujourd'hui, nous avons confirmé notre intérêt réciproque pour mettre en place un nouveau document qui remplace celui de 2001 et qui va fixer les orientations de notre coopération. Nos échanges commerciaux ont dépassé les 3 milliards de dollars, l'an dernier et nous espérons que cette tendance va se poursuivre», a-t-il précisé, annonçant l'intérêt des entreprises russes à nouer des partenariats avec des opérateurs algériens dans les domaines de l'énergie et des ressources naturelles. Des opportunités économiques à étudier lors de la tenue «très prochainement à Alger de la réunion de la commission mixte de coopération entre les deux pays». En plus d'être des alliés politiques depuis la guerre d'indépendance, Alger et Moscou entretiennent une solide coopération dans les domaines militaires.