L'Unai propose l'exigence d'une formation en la matière. Un projet de décret est à l'étude au niveau du ministère de l'Habitat pour réglementer l'activité des agences immobilières. «Cette activité est pratiquée, actuellement, dans une totale anarchie par de nombreux agents n'ayant aucune relation avec ce métier», dira le vice-président de l'Union nationale des agences immobilières (Unai) également gérant de l'agence immobilière Transiko, M.Abdelhakim Aouidat, invité, hier, par l'Ugcaa. L'Unai propose la détermination de critères «stricts et rigoureux» pour l'exercice de cette activité notamment l'exigence d'une formation en la matière. Le projet propose aussi de définir les conditions d'accès à la profession, la définition de la mission de l'agent immobilier, son champ d'intervention, ses droits et ses obligations, sa responsabilité et son contrôle. «Ce projet a été proposé en 2000 mais il n'a pas abouti. Nous allons donc le relancer». Il faut savoir qu'il suffit d'un simple registre du commerce, d'une simple adresse et d'un bureau pour pouvoir exercer le métier d'agent immobilier. Une profession qui n'est soumise à aucune réglementation, selon M.Aouidat. «Aujourd'hui, nous sommes considérés comme des commerçants. C'est devenu un métier refuge», lance-t-il déçu. Il faut savoir que 300 agences adhèrent à l'Unai, 70% des transactions immobilières sont effectuées au sein des agences immobilières, 3762 agences immobilières inscrites au registre du commerce existent en Algérie dont 1200 sont implantées dans l'Algérois, soit 42,55%. Il faudrait, selon lui, que les personnes désireuses d'ouvrir une agence immobilière répondent à certains critères. Actuellement, il n'existe qu'une centaine d'agents immobiliers diplômés à l'échelle nationale. «L'Union a été créée en 1998 dans le but d'assainir le métier et de valoriser et moraliser la profession». Une session de formation des agents immobiliers a été lancée depuis quatre ans, dans ce cadre, car pour l'Union le métier d'agent immobilier «ne s'improvise pas. Il exige une aptitude professionnelle continuelle». Toutefois, avance-t-il, la formation a été arrêtée par le ministère de la Formation professionnelle. «Pourquoi? Nous ne le savons pas». Cette initiative de l'Union, explique M.Aouidat, visait la professionnalisation de ce métier. «Un agent qui n'est pas diplômé ne peut pas exercer ce métier. Aussi, il faut avoir un local adéquat et un outil de travail convenable pour cela». M.Aouidat rappelle que l'Unai a présenté un mémorandum au ministre de l'Habitat, Hamimid. Il soulève un autre problème. «Il n'existe pas de barème zonal en Algérie et les prix sont fixés par les trabendistes du milieu de l'immobilier». Le marché de la location a littéralement explosé ces dernières années. Il échappe à toute logique concernant les prix pratiqués, les lieux valides à l'habitation et les commodités censées être fournies. Une proposition a été faite, dans ce sens, par l'Union au mois de mai dernier à propos du programme présidentiel de un million de logements. «Au lieu de mettre en vente ces logements, l'Etat les met en location. Ce qui fait que tous les prix de vente baissent et le bien immobilier est amorti». Afin de se préserver de toute «escroquerie de certains agents immobiliers cherchant le gain facile», a-t-il souligné, le client est en droit d'exiger, dans ses transactions avec les agences immobilières, la signature de documents, à savoir un bon de visite en cas de location et un contrat mandaté en cas de vente ou d'achat. Dans l'attente d'un éventuel règlement nouveau, l'Union propose de suspendre la délivrance de registres du commerce pour cette activité.