Le coût de l'enfouissement des déchets est très élevé pour l'Etat. Le pays dépense autour des 60 milliards de DA annuellement. C'est ce qu'a révélé, hier, Karim Ouamane, le DG de l'Agence nationale des déchets, l'AND. La quantité des déchets ménagers et assimilés (DMA), en Algérie, estimée à 13 millions de tonnes, devrait dépasser les 20 millions de tonnes en 2035. Si la situation reste inchangée, elle entraînera inévitablement une augmentation substantielle des déchets destinés à l'enfouissement, donc des dépenses. Malgré les efforts fournis sur le terrain, la cadence de recyclage reste faible, comparée aux importantes quantités de déchets produites. Le taux des quantités récupérées actuellement ne dépasse pas les 1%, reconnaît le responsable qui s'exprimait, hier, au siège de l'AND. Karim Ouamane intervenait à l'occasion d'une conférence de presse organisée pour annoncer la tenue de la 3e édition du salon virtuel, qui se déroulera du 5 au 7 juin prochain. La bonne nouvelle c'est que des experts sud-coréens ont répondu présents à l'appel de l'AND pour fournir des conseils en la matière. L'expérience du centre d'enfouissement public de Séoul, le plus grand au monde, sera exposée lors du salon afin de débattre et montrer les moyens aux acteurs de notre économie circulaire pour qu'ils puissent s'inspirer, afin de faire bouger les choses. Il faut le dire, le défi est difficile à relever. L'Algérie doit trouver un modèle «réalisable». S'appuyant sur les chiffres de la dernière étude faite par l'organisme qu'il dirige, Karim Ouamane a avancé, dans ce sens, que «le tri des 13 millions de tonnes de déchets ménagers impose le déploiement de bacs à ordures à hauteur de 50 milliards de DA». Un choix qui n'est pas envisageable, selon les estimations du DG, qui suggère «la nécessité de fixer les objectifs à atteindre, pour la réussite du schéma directeur ayant pour but de donner les orientations stratégiques de manière prospective, afin de tirer au maximum profit du potentiel de gisement des déchets recyclables». En parallèle, il y a une valeur ajoutée qui pourrait atteindre environ 151 milliards de DA par an, selon la dernière étude de l'AND. Une somme à épargner qui montre l'importance de l'économie verte et de ses capacités en Algérie. La question de la valorisation des déchets est, en effet, centrale, puisqu'elle dicte les objectifs de création de la valeur ajoutée et de l'emploi avec ces gisements. Il dira dans ce sens que «le processus de tri des déchets, de la source jusqu'au recyclage, doit être accompagnée par la création d'entreprises pour absorber toute les quantités de déchets qui seront orientées vers le processus de valorisation». Pour franchir se cap, l'AND a mis en place une base de données dédiées à la collecte d'informations sur les déchets des localités. Il s'agit d'un outil important à manier pour les porteurs de projets d'investissement. Ces derniers pourront, ainsi, se rendre à l'AND pour mettre leurs projets sur les rails. Il y a lieu de noter, par ailleurs, que le nombre d'entreprises activant dans le domaine de la gestion et de la valorisation des déchets s'élève, actuellement, à 14000. Un chiffre qui a triplé en trois ans. Mais nombreuses sont celles qui se retrouvent en difficulté.