Réaction officielle sur la mort en prison de Koléa (Tipaza), le 24 avril dernier, du détenu Hakim Debazi. Dans sa réponse à une question d'une députée du mouvement El-Bina à Tipaza, sur cette affaire, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Abderrachid Tabi explique: «Hakim Debazi est tombé malade le 17 avril et transféré le même jour vers l'hôpital de Beni Messous à l'ouest d'Alger». Le ministre s'est exprimé au terme des débats sur la loi organique fixant les procédures et les modalités de saisine et de renvoi devant la Cour constitutionnelle. «Il est décédé à l'hôpital, trois jours après son hospitalisation, soit le 19 avril dernier», poursuit-il. «L'autorité judiciaire (le parquet) a demandé une autopsie médico-légale», a-t-il enchaîné, rappelant que «l'autopsie n'est pas pratiquée d'une manière sélective, mais d'une façon systématique quelles que soient les circonstances d'un décès survenant dans un établissement pénitencier». «Le rapport de l'autopsie a été établi un peu en retard pour des raisons techniques qui concernent le médecin légiste», a-t-il soutenu. «Ce rapport, décliné sur 5 pages est signé par le professeur de service de l'hôpital de Beni Messous, assisté d'une maître assistante». «Ce document a été remis aux autorités judiciaires le 25 avril signé», a-t-il fait savoir. Le ministre préfère ne pas citer le nom du chef de service en question, soulignant qu' «il est responsable du service où est survenue la mort du patient». «Le fait que le décès du détenu a soulevé un tollé et que des parties malveillantes sautent sur l'occasion pour exploiter cette mort d'une manière éhontée n'a pas empêché les autorités judiciaires à poursuivre les procédures légales». D'ailleurs, indique-t-il «j'ai chargé le président de la cour de Tipaza et le procureur général de se rendre au domicile du défunt sis à Hadjout, le 28 avril». Ces derniers, ajoute-t-il, «ont présenté des condoléances à la famille du défunt avant de lui remettre une copie du rapport d'autopsie, en présence, bien entendu du procureur de la République et le président du tribunal de Hadjout». «La campagne qui a été déclenchée quand des parties hostiles ont cru mettre le doigt là où ça fait mal à l'Etat, a été vite relayée par les organisations internationales des droits de l' homme», a-t-il soutenu. Pis encore, déplore-t-il, sans toutefois les citer, «des forces politiques nationales et des personnalités nationales, ayant pris pour argent comptant l'information selon laquelle le détenu est mort dans la prison de Koléa, ont adhéré avec de bonnes intentions à cette campagne de dénigrement contre les institutions». Le ministre a reconnu que «le défunt», qui est, selon lui, «un activiste et militant d'un parti politique, non agréé, a été incarcéré pour ses publications portant atteinte aux institutions de l'Etat, postées sur son compte facebook». Le ministre a affirmé que «les résultats du rapport du médecin légiste certifient que Hakim Debazi est décédé d'une mort naturelle» des suites de ses maladies. «Nous avons refusé d'élaborer un communiqué pour des questions de principes», a-t-il conclu. Lors de sa réponse aux remarques des députés, il a fait savoir que son département qui a déjà présenté dix projets de loi, s'apprête à présenter à l'avenir une dizaine d'autres textes, dont la loi sur la réglementation des changes et des mouvements de capitaux, le projet de loi organique portant le statut des magistrats, le projet de loi relative à la prévention et lutte contre la corruption, le projet de loi de lutte contre la traite des personnes. Il sera également question de la révision de la loi relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes...etc.