Célébrant les 60 ans de l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays, en août 1962, l'ambassadeur de Cuba en Algérie, est sorti des sentiers battus. Armando Vergara a, en effet, eu l'idée géniale de faire venir de son pays d'anciens diplomates cubains, des représentants d'ambassades accrédités à Alger. Ces diplomates sont revenus sur des moments fabuleux qui ont vu la République algérienne faire ses premiers pas dans le concert des nations indépendantes. C'est ainsi que Giralda Mazola ancien ambassadeur de Cuba en Algérie (1974-1978), a rappelé la visite historique du Commandant Che Guevara en Algérie, en juillet 1963 pour assister au 1er anniversaire de l'indépendance du pays. Il rappelle l'appui apporté par son pays à l'Algérie lors de l'agression marocaine en 1963. «Plus de six cents soldats cubains avec leurs matériels sont venus prêter main forte à l'armée algérienne qui faisait face à l'agression de l'armée régulière marocaine», affirme-t-il. Un épisode qui a été également évoqué par le diplomate Dé Urra, lequel avait fait partie de la délégation cubaine ayant mis en place, en janvier 1963, la première représentation diplomatique de ce pays en Algérie. La délégation était logée pendant trois mois à l'hôtel El Djazaïr avant de bénéficier d'un siège au Golfe. Les intervenants n'ont pas manqué de saluer, par ailleurs, l'aide apportée par l'Algérie à Cuba dans le cadre du Mouvement de libération de l'Amérique latine. «Nous gardons un grand souvenir des relations que nous avons entretenues!», a indiqué Dé Urra. Dans un arabe châtié, Armando Vergara a souligné «la profondeur» de l'amitié algéro-cubaine ainsi que l'histoire commune de la lutte des deux peuples,qui ont été rappelées, mardi soir à Alger, par des diplomates cubains, ayant marqué «l'appui» mutuellement exprimé par les deux pays en diverses circonstances. «Nos deux pays sont liés par une profonde et solide amitié ainsi que par des relations historiques fortes. Nos deux révolutions ont été nourries par les nobles valeurs de respect des droits humains de liberté, de paix et de lutte contre toutes formes d'injustices et d'exploitation». Le diplomate a, par la même occasion, rappelé nombre de faits et d'épisodes attestant de la qualité des relations entre les deux Etats et peuples, dont le fait que Cuba ait été le premier pays du continent américain à reconnaître, en 1961, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), le considérant comme étant «une source de fierté pour les Cubains». De même qu'il a rappelé les cinq visites d'Etat effectuées en Algérie par Fidel Castro ainsi que celle de l'ancien président algérien, Ahmed Ben Bella à Cuba, ou encore la longue et continue coopération dans le secteur de la santé, la première mission médicale cubaine en Algérie ayant eu lieu en 1968. Cette rencontre a été l'occasion pour l'ambassadeur de Cuba d'honorer, à titre symbolique, quelques étudiants algériens ayant rejoint, avant l'indépendance, son pays pour y faire leurs études. Ces derniers ayant témoigné, non sans émotion, du «chaleureux accueil» auquel ils y ont eu droit par leurs «frères» cubains. Que de souvenirs, que d'anecdotes, que de moments extraordinaires! C'était l'époque de l'effervescence révolutionnaire, des grands espoirs et du «tout est possible».