C'est en 1982 que Jack Lang, alors ministre de la Culture, avait institué cette fête. Hier Paris a vécu la 25e édition de sa fête de la musique. Cosmopolite, cet événement l'est devenu au fil des années grâce à la contribution d'artistes venus des quatre coins du monde. La diva capverdienne Cesaria Evora, le Sénégalais Youssou N'Dour, le Malien Salif Keita, l'Algérien Nasserdine Chaouli, ont donné à cette journée une dimension universelle que les politiques français ont du mal à développer. C'est en 1982 que Jack Lang, alors ministre de la Culture, avait institué cette fête. Ce même Lang a exprimé le souhait que l'édition 2006 soit dédiée aux enfants sans papiers et à ceux qui se battent pour eux. Les institutions et organismes y participent par la mise à disposition d'espaces aux musiciens ou parfois par leurs propres orchestres comme les fanfares de l'armée ou de la police. Les chaînes de télévision et d'autres médias animent plusieurs manifestations outre les émissions spéciales. La chaîne M6 en collaboration avec l'hôpital Necker ont opté pour le divertissement des enfants pour découvrir leur patrimoine. Dans le 15eme arrondissement, des femmes berbères ont exécuté devant un public ravi danses et chants du terroir. Des Iraniens aux Brésiliens en passant par les Japonais ou les Bulgares ont enflammé le pavé parisien de leur musique. Restaurants, bars, théâtres et salles de spectacle ont consacré la journée et surtout la soirée d'hier à un hymne à la mélodie et aux symphonies de toutes les cultures. Pourtant, cette fête ne serait pas aussi conviviale si elle s'en tenait aux célébrations officielles. Elle est surtout un espace de liberté pour les Français et les milliers de touristes. Pousser la chansonnette au coin d'une ruelle, faire quelques pas de danse sur une place ,accompagner de ses applaudissements un groupe de jeunes sur un boulevard ou tout simplement entrer dans le tourbillon d'un bal populaire, autant de tableaux d'une journée pas comme les autres. Tous les genres musicaux, tous les registres cohabitent gaiement, chacun portant le témoignage d'une population, d'une génération, d'un rêve parfois impossible dans une France qui ne sait plus très bien où chercher son prestige. Les Français oublieront, le temps d'une chanson, les médiocres résultats de leur équipe de football à la Coupe du monde et les empoignades de leurs responsables politiques. Jack Lang, fondateur de cette fête et actuellement candidat à la candidature pour les présidentielles de 2007, garde les faveurs des jeunes (62% lui sont favorables), mais son parti (PS) tente lui, de rattraper sa camarade Ségolène Royal, qui joue pour l'instant en solo dans la cacophonie électorale générale.