Les Auriverde ont, tout de même, connu des moments de flottement. Les Brésiliens n'ont pas raté le rendez-vous que leur avaient donné les Japonais. S'ils ont pu douter pendant une dizaine de minutes dans le match, ils ont su, par la suite, rétablir puis renverser en leur faveur la situation. Dans ce match, les Japonais avaient, surtout, pour mission de ne pas quitter la Coupe du monde sur un zéro point. Ils ont peut-être perdu sur un score lourd mais l'histoire retiendra qu'ils n'ont absolument pas démérité face à une équipe brésilienne qui semble avoir retrouvé son football après avoir déçu lors de ses deux premières sorties. La bonne prestation des hommes de Zico était une sorte de remerciement à leur merveilleux public qui s'est déplacé en masse en Allemagne pour les soutenir. On peut estimer à 15.000 le nombre de Japonais qui ont pris place dans les tribunes du Wetsfallen stadion de Dortmund jeudi soir. Un stade fait et conçu pour le football avec ses quatre immenses tri-bunes surélevées au niveau d'un immeuble de six étages au moins. Une sorte de cathédrale d'une contenance de 65.000 places toutes assises où le public est très proche des joueurs qu'il a l'impression de pouvoir les toucher. Bref, un stade où l'on devine qu'il est vraiment difficile de battre l'équipe locale tant la pression des spectateurs doit être énorme. L'équipe japonaise a, pour sa part, subi une grande pression de son adversaire, et sans une grande partie de son gardien Kawagushi, elle aurait encaissé une défaite aux dimensions pléthoriques. Mais, a contrario, l'équipe de Zico a su faire bouger la sélection brésilienne. Il est incontestable que les Japonais ont fait d'énormes progrès sur le plan de la cultu-re tactique. Leur 4-4-2 a beaucoup gêné les Auriverde, tout de jaune vêtus, ce soir-là, et certaines de leurs actions ont été sur le terrain l'application de ce qu'ils avaient sur le tableau noir. Leur ouverture du score a, d'ailleurs, été un chef d'oeuvre de mouvement collectif avec un renversement de jeu de Nakamura vers Inamoto qui a pris à contre-pied toute la défense brésilienne. Celle-ci n'a même pas eu le temps de se remettre en place qu'un service de Inamoto trouva un Tamada bien décalé dont le tir croisé ne laissa pas l'ombre d'une chance au gardien Dida. Un moment déboussolés, les Brésiliens ont su retrouver leurs esprits, avant la pause, pour égaliser dans le temps additionnel sur une tête de Ronaldo. Une action qui nous montra que la défense des Japonais manquait certainement d'expérience. Ce but encaissé juste avant la pause coupa les jambes aux hommes de Zico, qui, en seconde mi-temps, encaissèrent trois autres buts de la part d'une formation brésilienne requinquée. Cette dernière semble avoir retrouvé son rythme de croisière et risque maintenant d'être difficile à battre. Quant à l'équipe japonaise, elle a, certes, fait moins bien qu'en 2002, mais elle a une belle marge de progression. L'on peut croire qu'à l'avenir elle fera mal pour peu que sa défense soit plus aguerrie et que ses attaquants fassent preuve de réalisme.