Les Auriverde ne se sont contentés que d'une maigre victoire face à des Croates qui méritaient mieux. Dans une compétition comme la Coupe du monde de football il y a trois évènements que l'on attend. Le premier est l'entrée en jeu du pays organisateur dont on veut savoir s'il est capable de réussir quelque chose d'intéressant. Il y a ensuite les débuts du tenant du titre qui doit prouver que l'on peut compter sur lui une nouvelle fois. Il y a, enfin, le démarrage du Brésil parce que...c'est le Brésil, le champion aux 5 titres mondiaux. C'est dire que le Brésil-Croatie de ce mardi était doublement attendu puisque la formation brésilienne en question est la détentrice du trophée mondial qu'elle avait conquis il y a quatre ans au Japon. La Seleçao c'est quelque chose de vraiment spécial et l'intérêt qu'on lui porte a dépassé depuis longtemps les frontières de ce grand pays d'Amérique du Sud. C'est bien simple, tous les supporters de n'importe quel pays vous diront qu'ils suivent, évidemment leur propre équipe nationale mais qu'ensuite vient celle du Brésil car, dit-on, avec elle on est assuré du spectacle. Les 70.000 spectateurs du stade olympique de Berlin et probablement le milliard de téléspectateurs qui ont suivi , mardi soir, son match contre la Croatie ont dû certainement revoir leur opinion car si victoire des Brésiliens il y a eu, la manière, elle, n'a, vraiment pas convaincu grand-monde. Carlos Pareira, l'entraîneur de la Seleçao aura beau dire que ce qui l'intéresse ce n'est point la manière de jouer mais la victoire, cela n'enlèvera en rien au fait que son équipe a beaucoup déçu face aux Croates. Nous ne dirons pas que le succès des Auriverde est contestable mais il est sûr qu'elle l'a obtenu non pas en développant un jeu de haute facture mais plutôt grâce à un tir superbe de Kaka lequel, à la 44' a inscrit l'unique but du match. En dehors de cela, les Brésiliens n'ont pas montré grand-chose à l'image de son fameux «carré magique» (Ronaldinho, Kaka, Adriano, Ronaldo) presque inexistant. Surtout Ronaldo et Adriano que l'on n'a pratiquement pas vu. Du reste la sortie du premier nommé et son remplacement par Robinho ont eu lieu dans un concert de sifflets de la part d'un public vraiment pas content par la production de ses favoris. Lesquels favoris ont eu de la chance de ne pas avoir été rattrapés au score par un Onze croate qui les a dominés en seconde période et qui a gâché de fort belles occasions pour, au moins, égaliser. A son tour le Brésil a donné des signes d'inquiétude et sa sortie de dimanche prochain face à l'Australie sera intéressante à suivre de très, très près. Mais il n'a pas été le seul à décevoir ce mardi. Un peu plus tôt dans l'après-midi on a pu voir une équipe de France très «pâlote» échapper de peu à la défaite face à une sélection suisse qu'elle n'arrive plus à battre. L'entrée en scène des Bleus a été à l'image de celle qu'ils avaient effectuée quatre années plus tôt dans le Mondial de 2002. Cette fois-ci ils n'ont pas perdu comme en Corée du Sud face au Sénégal mais le jeu développé était du même topo: un manque d'agressivité dans les duels et une incapacité à accélérer. Il est incontestable que les Français misent tout sur Zidane mais celui-ci malgré son aura et les bons ballons qu'il continue à distiller ne semble pas en mesure de tenir à bout de bras cette équipe. L'âge avancé y est certainement pour beaucoup. En tout cas sur ce qu'ils ont montré face aux Suisses les Français sont bien loin du compte de ce qui faisait d'eux des favoris de la compétition. Et puis il y a eu les fantasques Togolais qui ont été très près d'obtenir une victoire qui aurait fait grand bruit en Allemagne. Cette équipe du Togo qui a passé plus de temps à parler argent que de football ces derniers temps, qui a perdu puis récupéré son entraîneur, Otto Pfister, a mené au score face à la Corée du Sud mais n'a pu aller au bout de son rêve suite à l'exclusion de son capitaine Jean-Paul Abalo. En infériorité numérique il n'a pu empêcher son adversaire de renverser la situation, mais il a laissé une bonne impression, en tout cas meilleure de la pitoyable image qu'il avait offerte lors de la dernière CAN en Egypte.