À quoi juger du succès ou de l'échec d'une visite officielle d'un haut responsable d'Etat à l'étranger? À l'accueil des foules, bien sûr. À la longueur du séjour, certainement. Aux grandes idées et messages lancés, sans nul doute. Aux contrats signés, bien évidemment. Après une visite d'Etat de trois jours en Italie, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a regagné, hier, l'Algérie. L'heure est au bilan. La moisson a été très bonne. Plusieurs contrats et mémorandums de partenariats sont tombés dans l'escarcelle du chef de l'Etat. Une série d'accords commerciaux et de partenariats ont été conclus. Entre l'Italie et l'Algérie il y a «une amitié solide», un «partenariat stratégique extraordinaire», et «d'excellentes relations». Alger et Rome ont renforcé leur coopération dans le domaine énergétique, en signant plusieurs accords portant sur la fourniture d'électricité, le développement de l'hydrogène vert et l'augmentation des livraisons de gaz naturel. Lors d'une conférence de presse conjointe, tenue jeudi, avec son homologue italien, Sergio Mattarella, le chef de l'Etat a annoncé la signature d'un «accord portant sur la fourniture de l'électricité à l'Italie et à une partie de l'Europe» via un câble sous-marin. «Grâce à l'Italie, nous serons en mesure d'approvisionner l'Europe en électricité», se sont félicités Abdelmadjid Tebboune en compagnie de son homologue italien Sergio Mattarella, après leur rencontre au Palais présidentiel du Quirinal. Mettant en avant «l'amitié solide et ancienne entre l'Algérie et l'Italie», le président de la République a souligné sa détermination à «préserver cette amitié par tous les moyens, outre la coopération énergétique». En fait, entre les deux rives de la Méditerranée il y aura de plus en plus de gaz. Pour l'Italie, le chemin de l'indépendance énergétique passe par l'Algérie qui devient, de ce fait, son principal fournisseur de gaz. Et dans la perspective de la tenue à Alger du 4e Sommet intergouvernemental algéro-italien, les 18 et 19 juillet 2022, une déclaration d'entente a été cosignée par le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, et son homologue italien, Luigi Di Maio, par laquelle «les deux gouvernements confirment leur volonté partagée de consolider le partenariat stratégique entre l'Italie et l'Algérie et de renforcer les relations algéro-italiennes dans les secteurs prioritaires». Le séjour italien a été une occasion pour le président Tebboune d'ajouter un chapitre à la remise à plat de la stratégie politique et économique nationale sur la scène internationale, qu'il a entreprise depuis son installation à El Mouradia. Une stratégie basée sur la diversification et l'amitié sincère. «Les relations de l'Algérie avec ses amis sont essentiellement fondées sur la confiance et une seule parole qui ne change pas», a souligné Abdelmadjid Tebboune. À cet égard, Sergio Mattarella a affirmé que l'Italie oeuvrait dans le cadre de l'Union européenne (UE), à intensifier la coopération entre les Etats de l'Union et l'Algérie, «un partenaire stratégique à tous les niveaux». Assumant un leadership géopolitique, le président Tebboune a posé sur la table plusieurs dossiers dont ceux de la Tunisie et de la Libye, sachant qu'il trouvera une oreille attentive de la partie italienne, en vertu des intérêts économiques entre les pays en question. «Avec l'Italie, nous sommes prêts à aider la Tunisie pour sortir de la crise et revenir sur le chemin de la démocratie. Nous sommes également disposés à aider davantage pour garantir la stabilité de la Libye», a lancé le chef de l'Etat, estimant qu' «au-delà de toutes les expériences des Nations unies, du Conseil de sécurité et des amis de la Libye, la seule solution reste celle des élections qui donnent la parole au peuple libyen et permettent la reconstruction de la Libye sur des bases démocratiques». Pour sa part, le président. Mattarella a souligné la convergence de vues entre les deux pays concernant le dossier libyen, insistant sur «l'appui des efforts déployés par les Nations unies pour parvenir à une rencontre entre les parties libyennes, en vue de résoudre tous les problèmes et organiser des élections sur des bases démocratiques». En somme, une convergence totale. Le président Tebboune a visité la prison «Mamertine» de Rome où le roi numide Jugurtha a été emprisonné. Une visite à forte connotation politique et historique.