L'heure de vérité a enfin sonné pour près de 674 000 candidats désirant rejoindre l'année prochaine, les bancs des lycées. Ils débuteront aujourd'hui, les épreuves du Brevet d'enseignement moyen (BEM) à travers 2 556 centres d'examen sur tout le territoire national. Les candidats seront examinés pendant trois jours non-stop, dans neuf matières, en sus de la langue amazighe pour les élèves concernés. En dépit du déclin de la pandémie, les candidats passeront les épreuves du BEM sous haute sécurité sanitaire. Les mesures préventives du protocole sanitaire anti-Covid-19, restent en vigueur. C'est pour la troisième année consécutive, que les épreuves auront lieu sur fond de prudence sanitaire. Ledit protocole sera appliqué lors des examens, afin d'anticiper tout scénario catastrophe. L'anticipation est le maître-mot prôné en cas d'apparition de la variole du singe. Il y a lieu de rappeler, dans ce sens, que le DG de l'institut Pasteur a estimé que le protocole sanitaire, a «montré son efficacité et il est suffisant en cas d'une éventuelle apparition de la variole du singe pour freiner sa propagation». Les autorités sanitaires algériennes ne sont pas les seuls mobilisées afin d'assurer la protection des candidats. Un dispositif sécuritaire spécial est déployé par la direction générale de la Protection civile (Dgpc) pour garantir le bon déroulement des examens de fin d'année scolaire. Un total de 18 562 agents d'intervention tous grades confondus et 1 460 ambulances, 1 026 camions anti-incendie seront déployés pour assurer une couverture opérationnelle efficace, affirme la Dgpc. Pour sa part, la direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn) a également mis en place un plan spécial incluant une série de mesures pour assurer le bon déroulement des épreuves. Ledit plan a pour objectif de «veiller à la sécurisation des centres d'examen et au renforcement de la présence, sur le terrain, des forces de police et assurer l'escorte et la sécurisation du transport et de la distribution des sujets, ainsi que le transfert des copies aux centres de collecte à la fin de chaque épreuve. Les élèves concernés devront «cartonner», étant donné que la balle est dans leur camp. Le ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belabed, avait assuré, il y a quelques jours, que les épreuves du BEM porteront sur «les leçons dispensées en présentiel au niveau des établissements scolaires», appelant les candidats à ne pas interagir avec ce qui est diffusé sur les réseaux sociaux. «Les candidats auront à choisir entre deux sujets dans chaque matière et filière», a-t-il ajouté. Cela avant de préciser qu'«une demi-heure supplémentaire est accordée aux candidats dans chaque matière pour leur donner suffisamment de temps pour choisir un sujet». Cette bonne nouvelle, qui a de quoi rassurer les candidats, intervient au moment où le stress est à son comble. Le ministre n'a pas manqué l'occasion de mettre en garde les élèves qui seraient tentés de tricher durant les examens. Il avait affirmé que «la loi sera appliquée ''rigoureusement'' contre les diffuseurs de faux sujets à travers les réseaux sociaux et les tentatives de perturbation du bon déroulement des épreuves du Brevet d'enseignement moyen (BEM et du baccalauréat». Les réseaux sociaux seront ainsi sous la loupe, histoire de lutter contre le phénomène de la publication de faux sujets. Ces actes répréhensibles, qui portent atteinte à la crédibilité des examens sont criminalisés par le dernier Code de procédure pénale, conformément à la loi n°20-06 du 28 avril 2020, modifiant et complétant l'ordonnance n° 66-156 du 8 juin 1966 portant Code de procédure pénale. L'article 253 bis 6, introduit au chapitre 9 intitulé «De l'atteinte à l'intégrité des examens et concours», stipule qu'«est passible de l'emprisonnement d'un an à 3 ans et d'une amende de 100 000 DA à 300 000 DA, quiconque diffuse ou divulgue, avant ou pendant les examens ou les concours, les questions et/ou les corrigés des sujets d'examen finaux d'enseignements primaire, moyen ou secondaire ou des concours de l'enseignement supérieur ou de la formation et de l'enseignement professionnels, ainsi que des concours professionnels nationaux». Des peines allant de 5 à 10 ans, avec une amende allant de 500.000 à 1 000 000 DA sont prévues par la loi pour la même infraction, lorsqu'elle est perpétrée par un groupe de personnes, ou d'une personne, qui utilise un système de traitement automatisé de données, ou de moyens de communication à distance. Notons, dans ce sillage, que des dispositifs de brouillage sont déjà installés au niveau des centres d'examen, avec la collaboration des ministères de la Défense nationale, de la Poste et des Télécommunications. Cette mesure dissuasive qui s'ajoute à l'armada des dispositions précitées, visent à dissuader toute tentative de triche ou de fraude. Elle n'est pas la dernière. Des fouilles au corps sont en effet prévues à l'entrée des centres d'examen afin d'empêcher les candidats de se munir de leurs téléphones portables, strictement interdits.