L'Algérie n'arrive pas à se défaire totalement de ses démons. À ce titre, la bureaucratie fait figure de bête noire. Un phénomène qui a la peau dure, entrave la bonne marche des affaires du pays, s'oppose à son développement en marche qui se veut pourtant inéluctable. Un imbroglio créé par une administration extrêmement bureaucratisée qui fait la sourde oreille à l'investissement, au moment où le pays fait face à des défis majeurs, dont celui, vital, de la relance économique. Au point de pousser le président de la République à donner à nouveau de la voix pour lui porter le coup de grâce. Le chef de l'Etat a insisté sur l'importance de la libération totale du parcours des projets d'investissement du système bureaucratique, lors du Conseil des ministres qu'il a présidé dimanche. Abdelmadjid Tebboune a souligné l'importance de «la libération totale du parcours des projets d'investissement du système bureaucratique», conseillant «d'adopter une logique purement commerciale dans le traitement du dossier du foncier économique» après examen du projet de loi portant conditions et modalités d'octroi de concession de terrains relevant du domaine privé de l'Etat destinés à la réalisation de projets d'investissement, a indiqué un communiqué de la présidence de la République. Un avant-projet avait été présenté à ce propos par le Premier ministre lors d'une réunion du gouvernement, qu'il avait présidée le 31 mai 2021, consacrée à l'examen d'un projet de loi dans le domaine des finances. Aïmene Benabderrahmane avait présenté un avant-projet de loi modifiant et complétant l'ordonnance numéro 08-04 du 01/09/2008 fixant les conditions et modalités de concession des terrains relevant du domaine privé de l'Etat destinés à la réalisation des projets d'investissement. Cette révision, qui s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre des directives de Monsieur le président de la République vise à prendre en charge les insuffisances et les dysfonctionnements constatés jusque-là dans l'octroi et la gestion du foncier économique, mais aussi, à favoriser la transparence et la performance économiques à travers l'octroi des concessions du foncier pour la réalisation des projets d'investissement créateurs de richesses et d'emplois. La bureaucratie est un des phénomènes auquels s'est attaqué le président de la République dés le début de son quinquennat, n'ayant de cesse à le réitérer à chaque fois que l'opportunité se présente. Entraver la réalisation de projets prêts au lancement pour des raisons bureaucratiques est un crime contre l'économie, perpétré par des personnes qui défendent des intérêts douteux avec des calculs politiciens», avait souligné le locataire d'El Mouradia, le 4 décembre 2021, lors de la tenue de la Conférence nationale sur la relance industrielle qui a annoncé dans la foulée la levée du gel de 57 projets sur les 402 projets d'investissement suspendus pour des raisons administratives. Le nombre de projets, nécessitant la prise de mesures spécifiques pour lever les contraintes, s'élevait à 235 projets à la fin de l'année 2021 dont 76 ayant des problèmes en termes d'attestations de conformité et de permis de construction (ministère de l'Habitat) et 75 cas relatifs à la réalisation des investissements sur des terres agricoles, selon les statistiques du ministère de l'Industrie. L'amélioration du climat des affaires, la levée de toutes les contraintes bureaucratiques, constituent un défi majeur pour déblayer la route aux investisseurs étrangers. La nouvelle loi relative à l'investissement devrait faire le reste. Elle leur émet un signal fort, après que le verrou du 51/49 ait sauté.