Le projet du million de logements ne peut être réalisé sans un apport de la formation professionnelle. Le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, El Hadi Khaldi, a annoncé, hier, sur les ondes de la Chaîne II de la radio nationale, que son secteur subira à partir de la prochaine rentrée, de nombreux changements qui toucheront les volets juridiques et organisationnels. «Tous les centres de formation rattachés aux autres ministères seront régis, à partir de septembre prochain, par mon département», a affirmé le ministre. Il a cité des écoles et des centres placés sous les tutelles des ministères de la Pêche, de l'Agriculture et des Travaux publics. Il a indiqué par ailleurs que les établissements de formation du ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels de haut niveau, passeront sous contrôle du ministère de l'Enseignement supérieur. Des spécialités dites légères à l'exemple de l'informatique, le droit des affaires, le droit des assurances et le marketing, seront affectées graduellement au ministère de l'Enseignement supérieur et au secteur privé qui compte à l'échelle nationale 900 centres. Interrogé sur les retombées, d'ordre pédagogique qui peuvent découler de ces réformes, le ministre a expliqué que la nomenclature, la vocation de formation et les programmes desdits centres, ne feront l'objet d'aucune modification. Il s'agit seulement d'un transfert juridique entre ministères. Ces changements surviennent dans le cadre du projet de la nouvelle loi d'orientation qui détermine les prérogatives et les missions du secteur. Cette loi, adoptée par le conseil de gouvernement au courant de la semaine dernière devra remplacer le décret de 1976 qui régit le secteur de la formation professionnelle. Et ce, après son adoption par le Conseil des ministres et par les deux chambres du Parlement. Abordant la question des centres privés de formation professionnelle qui ont été l'objet de retrait d'agréments, le ministre a déclaré que ces mesures sont appliquées aux niveau des wilayas pour contraindre les formateurs à respecter les normes de formation notamment en matière d'infrastructures et de programmes. Les retraits, ajoute-t-il, ne sont pas définitifs, une fois les lacunes comblées, les formateurs sanctionnés peuvent reprendre leurs agréments. La nouvelle stratégie du secteur de la formation professionnelle, explique M.Khaldi, est conçue pour répondre aux besoins du marché national en main-d'oeuvre. Le projet de construction de 1 million de logements ne peut être réalisé sans un accompagnement effectif de la part du secteur de la formation professionnelle qui constitue l'une des priorités du programme présidentiel. Cela, en plus du grand intérêt accordé aux métiers de l'artisanat qui devraient donner un appui majeur au secteur du tourisme. Dans ce sens, le ministre a indiqué que son département a élaboré des correspondances qu' il a envoyées à tous les walis en vue de créer des spécialités suivant les besoins de chaque wilaya. Les réponses des walis ont fait savoir au ministre que les spécialités liées au bâtiment et aux travaux publics sont les plus sollicitées. Le ministre a profité de son passage sur la Chaîne II, pour lancer un appel aux recalés des examens du BEF et du Bac pour s'inscrire dans les centres de formation et d'enseignement professionnels. Un appel annonciateur de la grande campagne de sensibilisation qui commencera dès cet été.