Après s'être mis dans une situation délicate en rapport des approvisionnements en gaz de son pays, le gouvernement espagnol a enfoncé le clou en se mettant véritablement en porte- à faux, vis- à- vis des intérêts de l'Espagne en tant que nation. Pedro Sanchez n'a visiblement pas pris la mesure de son reniement sur une question aussi stratégique que le processus onusien de décolonisation du Sahara occidental. Il n'a pas réagi à la première mise en garde d'Alger et poursuivi dans une logique suicidaire, sachant que sa position ne fait aucunement l'unanimité au sein de la classe politique et la société civile espagnole. La réaction légitime et proportionnée de l'Algérie a ceci d'essentiel est qu'elle place le renoncement du gouvernement sanchez au coeur du débat en Espagne et plus largement au sein de l'Union européenne. Puissance administrante dans le dossier sahraoui, l'Espagne a une responsabilité particulière. S'en détourner, c'est provoqué une injustice à l'endroit d'un peuple qui a combattu l'Espagne coloniale pour recouvrer sa liberté. Prendre fait et cause pour le Maroc constitue une grave entrave au processus onusien en cours. Il fallait donc que cette injustice cesse et l'Algérie a pris ses responsabilités en tant que pays observateur dans le conflit maroco-sahraoui. Le monde entier connaît, désormais, l'inconséquence d'un gouvernement qui ne peut passer sans réaction. La décision algérienne a ameuté les alliées européens de l'Espagne et fait prendre au ministre des Affaires étrangères de ce pays la décision d'aller se plaindre auprès de ses pairs de l'Union européenne. Quel argument mettra-t-il en avant? Sans doute le respect des engagements bilatéraux et ceux pris avec l'Union européenne. Mais qu'a donc fait l'Espagne de ses propres engagements en sa qualité de puissance administrante du Sahara occidental? La réponse est le reniement. Ni le royaume ibérique et encore moins l'Union européenne ne sont en mesure de se placer en donneur de leçons. Au lieu de raisonner les Pedro Sanchez, l'UE a fermé les yeux sur une grave entorse au dossier sahraoui. Les données du problème sont on ne peut plus simples. Il n'existe aucune autre alternative en dehors du retour à la situation d'avant le reniement du gouvernement espagnol. Il reste que la posture suicidaire du chef du gouvernement, Pedro Sanchez, ne s'explique pas du tout sous l'angle du principe. On ne peut pas s'évertuer à invoquer la souveraineté d'une décision, lorsque celle-ci ne repose sur aucun fondement historique. Dans cette «pirouette politique» qui expose l'Espagne à un gros risque de récession économique et à une perte de crédibilité auprès de ses voisins, Pedro Sanchez campe le rôle de la marionnette qui se fait dicter ses ordres de l'extérieur. À ce propos, la pression espagnole qui tente de trouver une raison logique à ces renoncements en série, n'exclut pas que le chef du gouvernement soit l'otage de grave chantage. En effet, d'aucuns se rappelleront les fameux épisodes des écoutes téléphoniques des services marocains, via le logiciel d'espionnage israélien Pegasus. Révélé en mai 2001, les services espagnols spécialisés avaient annoncé, alors, que les téléphones du Premier ministre Pedro Sanchez et de sa ministre de la Défense, Margarita Robles faisaient l'objet «d'écoutes illégales et externes» au moyen d'un logiciel dénommé Pegasus. Le gouvernement espagnol citant le Centre national de cryptologie, avait fait état de deux intrusions, l'une en mai 2021 sur le portable du Premier ministre, la deuxième en juin sur le portable de la ministre de la Défense espagnole. L'opposition politique demeure également médusée, face à ce revirement spectaculaire dans la politique extérieure de l'Espagne, envers un dossier aussi sensible que celui du Sahara occidental. Selon certaines informations, face à la situation géopolitique, «le gouvernement de Pedro Sanchez est tenté par des offres, en dessous- de- tables, quant à un accès aux réserves naturelles, dont des minerais à forts potentiels commercial et énergétique dans le territoire sahraoui». Cette crise sera aussitôt résolue avec le départ de ce gouvernement, estime-t-on dans les différentes colonnes de la presse espagnole ce vendredi 10 juin. «Je pense que la seule façon de voir une amélioration des relations entre l'Espagne et l'Algérie est d'attendre que l'Espagne ait un nouveau gouvernement», devait déclarer en substance à El Periódico, Barah Mikaïl, professeur de géopolitique à l'université de Madrid. Ce sont les chefs d'entreprise et hommes d'affaires espagnols qui semblent pâtir, le plus de gel indirect du commerce extérieur. Ce vendredi matin, la presse espagnole s'est fait l'écho des appréhensions et des craintes de ces derniers, quant à d'éventuelles dégradations des relations bilatérales et des répercussions sur leurs affaires.