38.000 Maghrébins dont 23.000 Algériens y ont laissé la vie. Au lendemain de l'inauguration du mémorial dédié aux combattants musulmans de la Première Guerre mondiale, les responsables de la Mosquée de Paris se disent satisfaits mais.... Dimanche, à Douaumont, Dalil Boubekeur, recteur de la mosquée, Zekri Abdellah membre du bureau de la même institution, les représentants de l'Uoif et des organisations de musulmans d'Afrique ont pris part à cette cérémonie à l'invitation du président Chirac. Jacques Chirac a d'ailleurs bouleversé le protocole prévu afin que Dalil Boubekeur dévoile, avec lui, la plaque commémorative. Néanmoins les représentants de la communauté musulmane, et notamment les Algériens regrettent que le discours du président Chirac n'ait pas eu un mot pour le mémorial et les musulmans morts pour la France. En effet, Chirac a davantage mis l'accent sur la commémoration du 90e anniversaire de la bataille de Verdun que sur ces morts venus d'Algérie, du Maroc ou du Sénégal. 38.000 Maghrébins dont 23.000 Algériens y ont laissé la vie. M.Zekri se dit donc, au même titre que les autres responsables de la Mosquée de Paris, «déçu que la reconnaissance de ce sacrifice n'ait pas été clairement exprimée». Déception accentuée par le peu d'intérêt accordé par la presse, notamment à l'hommage des musulmans disparus à Verdun. Nous sommes restés sur notre faim en quelque sorte, ajoute notre interlocuteur qui relate que lors de l'entretien avec le président Chirac sur les lieux de la cérémonie, de même qu'avec le président du Sénat, M.Poncelet -originaire d'Oran - nous avons précisé que ces combattants, qui n'avaient pas le choix, n'ont pas eu la reconnaissance qu'ils attendaient, ni après cette guerre ni plus tard. Toutefois, ce geste «tardif» a permis de réparer une injustice, et l' inauguration du mémorial a été l'occasion d'officialiser pour la première fois un aumônier général musulman des armées en la personne de Larbi Abdelkader, d'origine algérienne. Le bureau du Cfcm, Conseil français du culte musulman présidé par Dalil Boubekeur, envisage d'ores et déjà, d'organiser une cérémonie au mémorial de Douaumont pour y accomplir une prière à la mémoire des disparus de même que la possibilité d'ériger d'autres stèles, comme pour les morts des autres religions, sur tous les champs de bataille de la Grande guerre.