L'Algérie et la France ont une trajectoire commune à construire. Les raisons sont puissantes. Des intérêts multiples. Des défis communs, en particulier autour de la double question de la nécessaire réindustrialisation de l'économie et de la transition écologique et énergétique. Alger et Paris sont appelées à connaître des lendemains meilleurs grâce à la volonté politique affichée par les deux présidents de la République Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron. Néanmoins, certains lobbies freinent cette coopération et ne souhaitent nullement voir une entente cordiale entre l'Algérie et la France. À ce sujet, le président du Groupe d'amitié France-Algérie au Sénat français, Rachid Temal, a souligné «la nécessité de lever tous les obstacles qui entravent le rapprochement et la coopération entre les deux pays». Rachid Temal, ainsi que la délégation l'accompagnant, a été reçu par le président de la Commission des affaires étrangères, de la coopération internationale et de la communauté nationale à l'étranger au Conseil de la nation, Omar Dadi Adoune. Une audience à laquelle ont assisté le président du Groupe d'amitié Algérie-France au Conseil de la nation, Benali Benzaghou, des membres de la commission, le président du Groupe parlementaire d'amitié France-Algérie au Sénat français, la maire de Bezons, Nesrine Menhaouara ainsi que des représentants de la société civile française d'origine algérienne, indique un communiqué du Conseil de la nation. La déclaration de Rachid Temal intervient à quelques jours de la célébration du 60e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale, alors que les relations entre Alger et Paris connaissent une «dynamique d'apaisement». La levée de ces obstacles demeure une demande exprimée par Emmanuel Macron. En effet, à l'issue de l'audience que lui a accordée, le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, l'ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette, avait réaffirmé la volonté du président français de poursuivre le travail qu'il avait entamé avec le président Abdelmadjid Tebboune, pour lever tous les obstacles et entraves au rapprochement et à la coopération entre les deux pays. Des obstacles persistants aussi bien d'un côté que de l'autre. «Ce sont des lobbies organisés, financés par certains milieux que nous connaissons fort bien. Ils n'ont pas intérêt dans un rapprochement entre Alger et Paris. Ils connaissent parfaitement le poids de l'Algérie et de sa diaspora en France, qui englobe la quasi-totalité des secteurs d'activités. On a beau avoir la même religion, appartenir à la même région, mais pas forcément les mêmes intérêts», soulignait, sur ces mêmes colonnes, l'ambassadeur d'Algérie à Paris, Mohamed-Antar Daoud. Signalons que la rencontre entre les deux délégations a permis de passer en revue «des questions en matière d'histoire et de politique, l'état des relations bilatérales, notamment parlementaires, étant un facteur important pour la relance des relations dans le cadre de l'équilibre des intérêts et du partenariat mutuel visant à accompagner la coopération entre les deux gouvernements, à travers l'échange de visites et d'expériences et l'activation des groupes d'amitié et de fraternité entre le Conseil de la nation et le Sénat français». Les deux parties ont également évoqué «les opportunités de la coopération conjointe dans plusieurs domaines, dont le renforcement du rôle de la jeunesse dans l'action politique, la formation diplomatique et la coopération énergétique, et ce dans le cadre de politiques de jumelage à créer entre les collectivités locales des deux pays». À ce sujet, Omar Dadi Adoune a réitéré le fait que «l'Algérie nouvelle, dont les bases ont été posées par le président Tebboune, veille à consacrer et à conforter l'indépendance de sa décision politique par une indépendance économique effective», alors que la délégation française a mis l'accent sur «le rôle pivot de l'Algérie en Afrique et au Sahel».