L'ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette, a réaffirmé, hier, la volonté du président français, Emmanuel Macron, de poursuivre le travail qu'il avait entamé avec le président Abdelmadjid Tebboune, pour lever tous les obstacles et entraves au rapprochement et à la coopération entre les deux pays. Une affirmation faite à l'issue de l'audience que lui a accordée, hier, le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, à qui il a rendu une visite de courtoisie. Une déclaration intervenant à quelques jours de la célébration du 60e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale, alors que les relations entre Alger et Paris sont dans une «dynamique ascendante d'apaisement». Le président français, Emmanuel Macron, avait, publiquement, admis lors de la commémoration des accords d'Evian que le cheminement de l'Algérie et de la France vers «l'apaisement des mémoires» était irréversible. Dans son message de félicitations au président français, après sa réélection, le président Tebboune a exprimé son souhait d'ouvrir pour les deux pays de «vastes horizons d'amitié, de convivialité harmonieuse et de complémentarité mutuellement avantageuses». «Qu'il s'agisse de mémoire, de relations humaines, de consultations politiques ou de projections stratégiques, de coopération économique et d'interactions dans toutes les sphères de travail en commun, la vision rénovée, pleinement respectueuse des souverainetés et de l'équilibre des intérêts, que nous partageons, a le potentiel d'ouvrir à nos deux pays de vastes horizons d'amitié, de convivialité harmonieuse et de complémentarité mutuellement avantageuses» a souligné le président Tebboune. En somme, une approche réaliste du copartenariat, un partenariat gagnant-gagnant loin du mercantilisme et de l'esprit de domination, et une vision commune du devenir. Dans cet ordre d'idées, le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, a mis en avant le caractère multidimensionnel des relations algéro-françaises, aussi bien au plan humanitaire, commercial qu' économique, tout en soulignant que leur «efficacité découle de leur dimension méditerranéenne». Aussi, a-t-il rappelé l'importance de promouvoir la coopération sur les mécanismes de résolution des problèmes de mémoire du fait qu' «il s'agit d'un facteur important pour faire progresser les relations entre les deux pays dans le cadre d'un équilibre des intérêts». Dans ce contexte, il a souligné «la prise de conscience» dont jouit le peuple algérien dans sa «différenciation entre le peuple français et la colonisation française de l'Algérie». Salah Goudjil a affirmé que l'Algérie nouvelle, dont les fondements sont posées par le président Tebboune, oeuvre «à consolider l'indépendance de sa décision politique, à l'affermir et à la renforcer par une réelle indépendance économique». Par ailleurs, les deux parties ont abordé de nombreuses questions régionales et internationales d'intérêt commun, à l'instar des répercussions du conflit russo-ukrainien au niveau régional et international, ainsi que la situation en Libye, au Mali et au Sahel. Dans ce contexte, Salah Goudjil a mis en avant le droit du peuple palestinien à établir son Etat avec El Qods comme capitale, conformément à l'Initiative de paix arabe, et le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, conformément à la légitimité internationale. Dans ce cadre, Salah Goudjil a réitéré l'attachement de l'Algérie au principe de non-alignement, en tant que constante de sa politique étrangère, et aux solutions pacifiques au règlement des conflits.