Le Groupe Lafarge Algérie et la banque Société Générale Algérie SGA viennent de conclure un important projet de «partenariat financier responsable». S'inscrivant dans une optique nouvelle, une première selon les précurseurs du projet, cette opération qui consiste en un financement à caractère durable, vise à encourager les efforts consentis en matière de préservation de l'environnement et de décarbonations. Une action, jusque-là inédite, qui va encourager davantage d'initiatives de ce type dans l'avenir, si l'on considère les clauses incitatives et avantageuses, dont pourraient bénéficier les souscripteurs. Il y a lieu de signaler qu'une convention de crédit de 1,4 milliard DZD entre Lafarge et SGA a été signée, mardi à Alger au siège de la banque susnommée. La cérémonie de signature de cette convention a vu la présence d'un panel de hauts responsables des deux sociétés, dont Julien Sterenzy, président du Directoire de Société Générale Algérie et de Nicolas George, représentant du Groupe Holcim en Algérie. Les deux sociétés, à travers cette démarche, plaident en faveur d'une action verte et un engagement d'un développement durable et sociétal. «Ce financement s'inscrit pleinement dans le plan de développement de la stratégie de croissance verte du Groupe Holcim qui s'est fixé pour cible d'atteindre plus de 40% des accords de financement liés à des objectifs de durabilité d'ici 2025», note-t-on dans le communiqué sanctionnant cette convention. Ainsi, Lafarge Algérie affiche la volonté de ses engagements et «ses investissements en Algérie d'une manière plus verte...Par ce nouvel accord financier, Lafarge Algérie continue d'apporter une contribution citoyenne et responsable aux transformations positives que connaît l'Algérie, conformément aux orientations du gouvernement algérien». Cette convention de crédit inédite en Algérie, d'une valeur de 1,4 milliard de dinars, vise à financer les activités de la société Lafarge, moyennant des avantages et des clauses incitatives intéressantes. En effet, dotée d'un mécanisme de Bonus-Malus, lié aux objectifs climatiques de Lafarge Algérie, cette convention pourrait faire des émules dans le paysage économique algérien, et pourquoi pas régional. Cela, étant donné que Société Générale opère aussi en Tunisie, pour le moment. Pour le patron de SGA: «Nous voulons contribuer positivement à ces enjeux environnementaux. Nous sommes la première banque à avoir mis en place un dispositif RSE, en proposant une palette de produits respectueux de l'environnement, la société et la gouvernance ERS...», confie Julien Sterenzy. Il renchérit en annonçant que ces actions s'inscrivent dans l'objectif d'accompagner la transition énergétique amorcée par l'Algérie. À son tour, Nicolas Georges, représentant du Groupe Holcim en Algérie expliquera la démarche de sa société dans ce contexte et les objectifs prédéfinis pour la réduction des gaz carbones et la mise en conformité des différentes installations avec les normes requises, et les indicateurs KPI préétablis. «C'est le fruit de plusieurs mois de travail acharné... Nous pensons que c'est un devoir citoyen de procéder ainsi. Nous sommes fiers d'être la première entité à le faire, et nous voulons continuer dans cette voie, en espérant que le reste du paysage industriel suivra...», dira Nicolas George. À une question relative aux sollicitations de financements des entreprises ayant soumissionné au projet Solar, le patron de SGA confirmera que «des contacts ont été établis avec des sociétés mondiales pour des solutions de financement dans ce projet phare... Nous allons bâtir des solutions de financement du marché et nous allons être un acteur de cette transition énergétique en Algérie», dira-t-il. À une question de L'Expression, le patron Lafarge Algérie a estimé que «l'économie algérienne n'arrive pas capter toute la valeur ajoutée des potentiels industriels de Lafarge à l'export». À ce sujet, il appellera à plus d'investissements dans la logistique et les services portuaires, pour le moment, inadaptés aux potentiels de production existants. De près de 2 millions de tonnes de ciments produits en 2019, Lafarge passe à plus de 10 millions de tonnes en 2022. Ce qui va poser beaucoup de problème pour cette société, pour exporter davantage de volumes à l'étranger.