Les structures existantes à Tikjda continueront à rouler à la vitesse d'une tortue. La wilaya de Bouira regorge de potentialités à même de faire d'elle une des wilayas les plus visitées du pays. Le site naturel de Tikjda et les infrastructures qui y sont bâties peuvent, dans le cadre d'une stratégie bien élaborée, devenir une source d'argent et de richesse pour la région. Le tourisme de montagne est hélas, loin de susciter l'engouement en été où les gens préfèrent les plages. Certes, la décennie vécue par notre pays est à l'origine de cet état de fait, mais cette période à elle seule ne justifie pas tout. L'hôtellerie, en général, accuse un grand retard dans son passage d'une gestion administrée à une phase de libre concurrence. Nos complexes ne suivent pas le rythme de l'économie de marché et de la prestation privée. Pour preuve, retenons le fait que les trois complexes hôteliers bâtis à Sour El Ghozlane, Lakhdaria et Bouira ont fini avec le temps par être délaissés ou cédés, comme c'est le cas au chef-lieu de la wilaya qui l'a reconverti en résidence d'Etat. Le site de Tikjda, qui culmine à plus de 1600 mètres d'altitude, dispose d'un complexe hôtelier relevant administrativement du ministère de la Jeunesse et des Sports, le Cnlst. Cette infrastructure se débat, depuis des lustres, dans des difficultés financières qui entravent sérieusement son activité. Son incapacité à offrir un service haut de gamme et l'étiquette héritée depuis la décennie, quant au danger de cette région, éloignent la clientèle. Le complexe tourne dans une trilogie vicieuse: incapacité à répondre aux dépenses, manque de plan de charge, cumul de dettes. Certes, les initiatives prises par Yahia Guidoum et son département qui ont consenti des efforts pour la réfection, s'inscrivent dans une volonté de relancer le tourisme, mais restent insuffisantes. Les prix affichés par cette structure restent au-dessus des possibilités de l'Algérien moyen. Aucun fonctionnaire ne peut se permettre des nuitées à plus de 3000 DA. Réserver la structure aux sportifs, cas de la JSK qui vient d'élire domicile pour une semaine, est une aubaine mais conjoncturelle. A côté du Cnlst, il y a l'auberge qui relève du ministère du Tourisme. Même si ce complexe, qui peut héberger 70 personnes et servir plus de 150 couverts, offre les commodités et un service hôtelier d'un bon niveau, il reste fréquenté par les adeptes de l'alcool surtout. Des familles viennent d'Alger et d'ailleurs pour bénéficier des bienfaits de l'altitude, mais le nombre reste dérisoire. En attendant des réformes à même d'attirer le touriste étranger, les structures existantes à Tikjda continueront à rouler à la vitesse d'une tortue. La cherté de la vie, mais aussi la mentalité, entravent considérablement la relance de l'activité touristique. Rares sont les familles qui réservent, chaque année, un budget aux vacances. Quand les économies sont faites, elles sont dépensées dans les réfections des domiciles ou réservées aux fêtes familiales diverses. Les rares privilégiés rejoignent les centres familiaux de vacances à cause des prix et ce, malgré les conditions désastreuses de séjour qu'offrent ces centres. La direction du tourisme reste optimiste, surtout que le ministère entreprend une sérieuse réforme dans le domaine. La wilaya de Bouira s'apprête à voir le site thérapeutique du Hammam K'sana renouer avec l'activité. Le site est confié à un investisseur privé qui compte l'aménager en obéissant à des normes touristiques et sanitaires adaptées.