S'il y a un secteur souffrant d'une profonde léthargie, ce serait celui du tourisme. En dépit des potentialités que recèle la wilaya de Bouira, le secteur touristique se trouve, ces deux dernières décennies, incapable de produire et de vendre l'image de la région. De quoi s'agit-il ? Incompétence ou dépassement des organismes concernés ? Les choses se sont figées après avoir recouvré un certain niveau de paix. Et cela a été davantage caractérisé par l'absence d'infrastructures hôtelières et des retards accusés quant à la restauration et aussi l'aménagement des sites touristiques, dont les projets ont été déjà inscrits. Les pouvoirs publics avaient annoncé ces nouvelles en grandes pompes. La station de Tala Rana dans la commune de Saharidj et la station thermale Hammam K'sana, dans la commune d'El Hachimia, ainsi que le site de Mimouna dans la commune de Haïzer sont les exemples édifiants d'une gestion « hasardeuse » d'un secteur des plus névralgiques. Ces projets sont à l'arrêt depuis longtemps. On cite également la station climatique de Tikjda, commune d'El Asnam, un endroit qui continue d'attirer les foules de toutes les régions du pays, et ce malgré l'état de dégradation et d'abandon dans lesquels est plongé le site. Dans une logique prometteuse pour le tourisme, les responsables locaux commençaient à se pencher sur leur secteur. Mais quand va-t-on commencer à penser au tourisme local ? C'est la question qui semble toucher le fond du problème dont souffre ce créneau. Ainsi, le manque de stratégie et de vision, qui a fait de la wilaya de Bouira une région à fuir, bien que dans un passé récent, elle était une région très visitée par les touristes du monde entier. L'on se souvient des prestigieuses années de Tikjda, quand des touristes européens, amateurs et professionnels de sports de montagne, y passaient des saisons entières. En plus d'une absence flagrante d'idées, le secteur est frappé encore une fois par un manque en matière d'infrastructures hôtelières. En tout, la wilaya de Bouira dispose de six hôtels, dont quatre ne sont pas encore classés. La capacité d'accueil ne dépasse pas les 400 lits. Devant cet état de fait, et au moment où dans d'autres régions du pays on pense à étendre l'activité touristique vers d'autres volets notamment le tourisme culturel, religieux, à Bouira les idées pataugent encore dans les cervelles des responsables locaux. Il existe des sites montagneux, historiques et archéologiques de haute facture, et des zaouïas. Il est sans doute temps de faire bouger les choses.