De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche La wilaya de Bouira dispose d'énormes potentialités pour relancer le tourisme de montagne, en mettant à la disposition des sportifs et des équipes des sites favorables à la préparation de stages dans des endroits féeriques et naturels, tels que Tikjda. Cependant depuis des années, des tentatives non efficientes ont été entreprises, sans que les projets atteignent leurs objectifs. Ainsi, la visite de travail effectuée dernièrement par le wali de Bouira au niveau de la station touristique de Tikjda, située en plein Parc national du Djurdjura, a levé le voile sur plusieurs irrégularités. La gestion catastrophique de certains projets réalisés sur le site a mis quelques responsables dans la gêne, après avoir caché durant plusieurs années des vérités amères. Le premier responsable de la wilaya a découvert que le complexe de Tikjda est bâti sur un site appartenant à la conservation des forêts, sans l'établissement d'un quelconque acte de propriété ni autre document attestant son transfert au secteur de la jeunesse, et ce, depuis près de 38 ans. Pis, aucun service concerné ne s'est interrogé depuis cette période sur ce manquement qui allait engendrer retards et abandons de chantiers lancés pour la réalisation de certaines infrastructures sportives, lesquelles demeurent inachevées depuis 1974, avant que Bouira devienne wilaya. Face à la situation dans laquelle se trouvaient ces bâtisses, le wali a ordonné une expertise du CTC pour s'assurer de leur conformité, en y affectant une partie à la Protection civile et aux structures du PND. Par ailleurs, la visite a été organisée dans l'intention de créer un mini-complexe sportif, avec une salle omnisports et une piscine semi-olympique en contrebas du complexe actuel, afin de relancer l'activité touristique au niveau de la station. Les explications fournies par les représentants de la jeunesse, des domaines et des forêts ont étonné le wali. Pour le représentant du MJS, les deux projets susmentionnés ont été inscrits en 2006 avec une enveloppe financière de 15 milliards de centimes, mais les travaux ne pouvaient pas être lancés du fait que le terrain appartient toujours à la direction des forêts. Ainsi, une instruction a été donnée aux directions concernées afin d'accélérer le transfert de la propriété de ce site et la désignation d'un bureau d'études pour entamer la réalisation d'une piscine semi-olympique (bassin de 25 m) et une salle omnisports. Selon les responsables, l'implantation d'une piscine en haute altitude est un moyen adéquat pour la préparation de nos athlètes, en particulier ceux de l'équipe nationale. Par ailleurs, la station de Tikjda s'est dotée depuis 2006 d'un complexe sportif sur le plateau d'Aswel, composé d'un terrain de football, d'une piste d'athlétisme, de salles d'accompagnement pour les autres disciplines (musculation…), et d'un centre d'hébergement. Ces dernières années, plusieurs clubs et formations sportives y ont séjourné prifitant de l'air frais de la montagne. Ce lieu a permis aux différents clubs algériens et autres athlètes d'éviter les dépenses faramineuses induites par les stages à l'étranger. Sa réalisation a coûté 3 milliards de centimes, et cela reviendrait double pour un stade normal, nous dira le directeur du centre olympique de Tikjda. Le rabais de 50% a été obtenu par voie de sponsoring, a-t-il indiqué, en ajoutant que le CIO et la Fédération internationale d'athlétisme ont participé au montage financier, aux côtés des sponsors algériens. Un milliard et demi a été également consacré à la rénovation du centre d'hébergement laissé à l'abandon jusqu'en 2004, sous la tutelle du MJS. Le site d'Aswel comprend un stade (gazon naturel prévu fin août), une piste réglementaire de 400 m, trois sautoirs (longueur, hauteur, triple saut), deux aires de lancers (javelot, marteau et poids) et deux chalets (une salle de musculation et un vestiaire). Le recours aux chalets est rendu obligatoire suite à l'interdiction du béton par l'administration du Parc national du Djurdjura. La urface totale d'Aswel est de 4,5 ha. Les équipements pour les sautoirs ne sont pas installés, mais ils devront l'être avant la venue de la délégation du Comité international olympique. Le centre d'hébergement sportif de Tikjda, situé à 7 km en contrebas du stade et à 1 400 m d'altitude, a été ouvert le 6 juillet dernier après plus de neuf mois de travaux de rénovation. Patrimoine de la jeunesse et des sports, il était laissé à l'abandon pendant les années d'insécurité avant d'être transféré au Comité olympique en 2004.