Les cours de l'or noir ont atteint des sommets depuis le début du conflit armé russo-ukrainien. Le pétrole algérien flambe! Le baril de Sahara Blend a affiché 125,12 dollars, hier en début d'échanges, selon le site spécialisé «Oilprice». Ce qui en fait un des bruts les plus chers du panier de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) en ce début de mois de juin. Un record qui le place de surcroît parmi les matières premières les plus chères au monde. Un niveau qui représente 80 dollars de plus que celui qui a servi de calcul à la loi de finances du pays, confectionnée sur la base d'un baril à 45 dollars. Ce qui augure d'une situation financière relativement confortable pour l'Algérie. Un fabuleux jackpot! Les recettes engrangées par les exportations du secteur pétro-gazier devraient atteindre 58 milliards de dollars en 2022 (soit 54 milliards d'euros) selon les prévisions du Fonds monétaire international, répercutées par le quotidien français Le Monde. Inespéré! Il faut rappeler en effet que le gouvernement table sur des exportations d'hydrocarbures de l'ordre de 27,9 milliards de dollars (contre 32,4 milliards de dollars en 2021), dans le cadre de la loi de finances 2022. Des objectifs qui seront donc de très loin dépassés. Une situation confortée par des indices macro-économiques positifs indéniables: une balance commerciale certainement excédentaire après avoir atteint un déficit d'un niveau record (-10,72 milliards) durant le premier trimestre 2015, la poursuite de la réduction de la facture des importations qui a été ramenée autour des 30 milliards de dollars alors qu'elle représentait quelque 60 milliards de dollars en 2014,, l'augmentation des exportations hors hydrocarbures qui ont plus que doublé (5 milliards de dollars, la préservation des réserves de change... Parmi les répercussions significatives de cette fabuleuse embellie des prix de l'or noir, sur la situation financière du pays, il faut noter celui de la préservation de ce bas de laine de plus de 44 milliards de dollars qui devrait être consolidé davantage. Il est vrai que la crise de Covid-19 a laissé des traces, des entreprises ont dû fermer, des emplois ont été détruits avec comme conséquences une augmentation notoire du nombre de chômeurs, de l'inflation, des phénomènes mondiaux et qui ne sont pas particuliers à l'Algérie qui, par rapport à ses voisins et de nombreux pays, s'en sort avec des dégâts moindres. Ce qui la met dans des conditions favorables pour concrétiser son plan de relance économique, réussir sa transition énergétique...Des batailles économiques que le pays a engagées. Elles ne seront pas gagnées la fleur au fusil et sont loin de constituer une simple balade. Une conjoncture qui rassure et qui permet à l'économie nationale de tirer son épingle du jeu alors que les pronostics de certains experts lui prédisaient une déroute fracassante. L'Algérie affiche des signes évidents de résilience qui lui permettent de confirmer son statut de 3ème économie de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord et de locomotive du Maghreb. Elle fait de surcroit mieux que certains pays industrialisés. Le PIB de la zone euro ne devrait plus croître que de 2,8% en 2022, selon les prévisions économiques publiées le 19 avril par le FMI. Plusieurs grands pays comme l'Allemagne, la France, l'Italie et le Royaume-Uni devraient enregistrer une croissance très faible, voire négative, durant deux trimestres consécutifs cette année, soulignent les experts du Fonds monétaire international. Les projections de croissance de l'économie algérienne pour l'année 2022 ont été révisées à la hausse par l'institution de Bretton Woods, à 2,4% au lieu de 1,9%. Elles seront vraisemblablement consolidées avec un secteur pétro-gazier tout feu tout flamme qui constitue son épine dorsale. L'Algérie ne pouvait rêver meilleur scénario pour concrétiser ses ambitions...