Devant le risque de voir les stocks de lait infantile diminuer au point de se raréfier, «le ministère de l'Industrie a annoncé le lancement de consultations avec les secteurs et organismes concernés pour la réalisation d'un projet de production de lait infantile en Algérie», selon un communiqué du ministère. Toute la problématique réside dans l'absence d'une production locale, et d'une dépendance totale à l'importation. Pour le ministre de l'Industrie, Ahmed Zeghdar «le marché national avait besoin d'investir dans ce domaine vital et de remplacer le lait en poudre importé des pays européens par un produit fabriqué localement, considérant que le lait infantile est un produit industriel stratégique sensible. Une sensibilité synonyme de vulnérabilité, lorsque l'on sait que de simples perturbations dans les opérations d'importation peuvent avoir des conséquences fâcheuses sur la prise en charge des besoins nutritifs des nourrissons. Une situation pour laquelle l'Association des producteurs algériens de boissons (Apab), la Confédération algérienne du patronat citoyen (Capc) et la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa) on tiré la sonnette d'alarme, l'année dernière, à travers une action commune à l'adresse du Premier ministère et le ministère du Commerce. que «les laits infantiles et pour nourrissons sont destinés à une population très sensible et vulnérable, une rupture de stock sur le marché engendrerait une situation difficile», ont-ils mis en garde. Un appel qui n'est pas resté sans écho, dans la mesure où cette orientation découle d'une décision du président de la République, visant à «lancer immédiatement la mise en oeuvre du projet de réalisation d'un complexe spécialisé dans la production du lait infantile, qui avait été présenté en Conseil du gouvernement le 7 juillet dernier». Au-delà de l'urgence de répondre à un besoin indiscutable, le lancement d'une production locale de ce produit, ouvrirait des horizons insoupçonnés pour les investisseurs. Ce domaine d'activité étant vierge, les opportunités de développer une réelle industrie, de réduire la facture d'importation, et de créer de l'emploi, sont fortement établies. Cela étant, à l'heure du renouveau économique et de l'émergence de nouveaux paradigmes et règles économiques, la concrétisation de cette orientation se doit de répondre au principe de la compétence, de l'innovation et du développement durable. Au même titre que toutes les actions inhérentes à la relance économique, l'aboutissement à la production de lait infantile en Algérie, constitue l'ouverture d'un nouveau pan de l'économie nationale. Il y a lieu de convenir qu'avec la mise en vigueur de la nouvelle loi sur l'investissement, cette nouvelle approche pourrait connaître une certaine célérité dans sa concrétisation. En somme, cette décision met en avant, la volonté de l'Etat à faire valoir les capacités locales d'investissement et de développement.