Jadis, si les «politiques» intervenaient dans le football c'était d'une manière «indirecte» pour éviter des conflits pouvant sortir du cadre purement «sportif». Aujourd'hui, certaines parties n'hésitent plus, à faire des «infractions» aux règlements aussi bien sportifs que «politiques», pour arriver à satisfaire des fins personnelles et surtout d'une manière véritablement illégale, avec la complicité de certaines autres parties très faibles. Et le meilleur exemple est celui des responsables marocains, qui ont saisi l'occasion de l'organisation de l'assemblée générale de la Confédération africaine de football (CAF) à Rabat, avant l'élection de Patrice Motsepe, en qualité de président de la CAF. Le président de la Fédération marocaine de football Faouzi Lekjaâ, qui est en même temps ministre des Finances de son pays, et donc très puissant sur ce cas d'autant que son roi lui avait même donné carte blanche pour puiser «tout l'argent qu'il veut des comptes du Royaume, si c'est pour contre tout ce qui est algérien». Et ce, en mêlant parfaitement le football à la politique. Ainsi, lors de cette AG de la CAF à Rabat, le président de la Fédération marocaine de football avait proposé l'amendement de l'article 4 des statuts de la CAF définissant les conditions d'adhésion des nouveaux membres. Et cette proposition visait particulièrement la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Cet amendement a été voté à l'unanimité et bien évidement sans la voix de l'Algérie qui, de tout temps, insiste sur l'application pure et simple de toutes les décisions du Conseil de l'ONU en matière «politique». Il faut bien préciser que les résolutions de l'ONU reconnaissent parfaitement la RASD et son territoire autonome. Et justement, saisissant l'occasion lors des travaux de la 44e assemblée générale de la Confédération africaine de football (CAF), au Centre international des congrès d'Arusha en Tanzanie, le nouveau président de la Fédération algérienne de football, Djahid Zefizef, a demandé «l'intégration de la RASD» au sein de la CAF. Ayant sollicité la parole lors de cette AG, le président Zefizef en a profité pour rappeler que la Fédération algérienne de football n'accepte de valider que partiellement le document avant de présenter un long plaidoyer pour le respect des statuts de la CAF et de la FIFA ainsi que de la Charte de l'ONU et de l'Union africaine. Zefizef a déclaré, notamment qu' «il s'agit de rappeler la position de la Fédération algérienne de football en faveur des valeurs de notre sport, le football, comme vecteur de rassemblement et de renforcement des liens d'amitié et de solidarité entre les peuples du contient africain». Zefizef a tenu à ajouter que «Nous avons le devoir d'attirer votre aimable attention sur l'impact négatif, voire dangereux que prévoit le projet d'amendement de l'article 4 des statuts de la CAF consigné dans le procès-verbal de l'assemblée générale. En effet, le caractère éminemment et exclusivement politique de l'amendement de l'alinéa 1 de l'article 4 porte sérieusement atteinte à l'image de marque de la CAF et le risque d'entacher sa crédibilité auprès de la FIFA qui tout comme la CAF d'ailleurs, voir l'article 2 alinéa L bannit toute interférence politique dans la gestion des instances footballistiques, de surcroît cet amendement qui n'a d'autre objectif que de priver un pays membre fondateur de l'Union africaine de son droit naturel et légitime de rejoindre la grande famille du football continental constitue une flagrante violation des statuts même de la CAF qui stipulent de manière un peu plus explicite que cette dernière a pour but de promouvoir la promotion du football sans aucune discrimination d'un pays pour des raisons autres que politiques», a bien précisé le président de la FAF. Zefizef a ajouté que «La modification de cet article est également contraire à l'article 2 alinéa Iii qui engage cette dernière (La CAF, ndlr) à soutenir les actions de l'Union africaine dont l'acte constitutif défend la souveraineté et l'intégrité territoriales et l'indépendance des Etats membres (voir l'article 3 alinéa B). Zefizef a invité les membres de l'AG de la CAF «de préserver la crédibilité de notre instance et garantir la conformité des statuts avec les règles de la FIFA mais également ceux de l'Union africaine et des Nations unies. Nous sollicitons, l'adhésion des honorables membres de l'assemblée générale pour que cette anomalie soit corrigée et annulée ainsi que l'amendement de l'article en question par la suppression de la phrase indiquée dans l'article», a demandé Djahid Zefizef.