Moins de trois semaines nous séparent de la prochaine rentrée scolaire. Une rentrée qui n'en finit pas de faire couler de l'encre. De nombreuses question demeurent en suspens après la décision du retour au système d'enseignement habituel. Après trois années de répartition des classes en «groupes» pour cause de pandémie de Covid-19, le ministère de l'Education nationale a annoncé, jeudi dernier «le retour au système d'enseignement habituel pour cette année scolaire (2022-2023) dans tous les cycles d'enseignement et l'abandon du système exceptionnel», affirmant qu'il s'agit «d'une décision prise en application des instructions et orientations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, relatives à la consultation des partenaires sociaux et suite aux rencontres avec les organisations nationales des parents d'élèves et des syndicats agréés». Le ministère de l'Education nationale a affirmé, dans ce cadre, sa «disponibilité à prendre les mesures organisationnelles et éducatives nécessaires en cas de besoin». Une décision prise en concertation avec le ministre de la Santé qui a donné son feu vert pour une rentrée scolaire normale, avec un retour au système d'enseignement d'avant la pandémie de Covid-19. Rassurant, le ministre Benbouzid a déclaré dans ce sens que «nous avons le vaccin, les masques (chirurgicaux) et tous les moyens pour faire face à l'épidémie», ajoutant que «nous avons une expérience de deux années, il nous faut revenir à une vie ordinaire». La décision de mettre fin au système de la double vacation autrefois «décriée et critiquée» pour avoir «impacté l'assimilation par les élèves», a été très applaudie par les membres de la famille éducative. C'est le cas par exemple du président de la Forem, le professeur Mustapha Khiati, qui l'a qualifiée de «très importante» au vu, a-t-il argumenté, des «résultats négatifs obtenus après l'adoption du système-Covid», tout en appelant à résoudre les problèmes, notamment de la surcharge des classes. Un avis partagé par l'ancien membre de la commission éducation de l'APN et ancien syndicaliste, Messaoud Amraoui. Le retour à l'ancien système d'enseignement va, selon ses propos, induire «à une surcharge des classes sans précédent». Plus de 11 millions d'élèves sont attendus à la prochaine rentrée scolaire. Ils étaient, déjà, près de 9 millions avant l'avènement de la pandémie. Sur un autre plan, l'introduction de la langue de Shakespeare dans le cursus scolaire à partir de la 3e année primaire, est un autre problème à résoudre. Certes, plus de 5 000 enseignants contractuels seront recrutés. Les candidats retenus seront convoqués entre le dimanche et mardi prochain, (le 4 et 6 septembre). Ils se verront remettre les décisions de nomination en tant qu'enseignants contractuels du primaire et les convocations officielles à la formation obligatoire qu'ils doivent suivre avant de commencer à enseigner. Une formation pédagogique obligatoire prévue du 8 au 19 septembre. Présentement, le contenu pédagogique n'est pas encore rendu public. En attendant, une autre zone de turbulence est en vue. D'autant que, dans son dernier communiqué, le ministère a révélé que «concernant le projet du statut particulier des fonctionnaires des corps spécifiques, le ministre a décidé de prolonger la durée des travaux de la commission technique en charge du dossier, de trois semaines et de travailler en commun avec les partenaires sociaux, afin de rapprocher les points de vue et de surmonter certaines difficultés».