Malgré l'élimination de la Mannschaft, le maillot allemand reste stable en matière de prix. La Coupe du monde 2006 vit ses derniers instants. Bientôt, elle se résumera en un souvenir que l'on évoquera de temps en temps notamment lorsqu'il s'agira d'établir des statistiques et des comparaisons avec les éditions qui l'ont précédée... et celles qui vont venir. Tout l'intérêt de l'épreuve se focalise, désormais, sur Berlin la capitale allemande, dont le vieux stade olympique accueillera aujourd'hui la finale entre la France et l'Italie. Les onze autres villes qui ont accueilli les matches de cette Coupe du monde ont retrouvé le train-train des jours d'avant l'événement. Dans ces villes, le Mondial ne se voit, maintenant, que de loin, encore que Stuttgart a eu le privilège hier soir d'abriter le match de classement entre l'Allemagne et le Portugal, les deux recalés des demi-finales. Du reste, l'élimination de l'équipe allemande a eu l'effet d'un gros coup de bambou sur la tête de la population locale. Alors que celle-ci se préparait à une fête grandiose, elle a subi le choc dévastateur d'une victoire italienne sur «sa» Mannschaft. La passion, née des succès de cette dernière, s'est soudainement atténuée et les Allemands ont dû se résoudre à accepter la cruelle désillusion d'une élimination à laquelle aucun d'eux ne croyait. A la bourse des équipements sportifs, le «cours» de la Mannschaft reste, cependant, stable. Les produits dérivés, suscités par l'organisation d'un tel événement, ont connu ces derniers jours une chute vertigineuse de leurs prix. Cela touche même les maillots officiels des équipes qui ont pris part à la phase finale, maillots dont le prix est passé de 65 euros l'unité à 35, voire 30 pour les formations éliminées dès le premier tour. Même celui du Brésil, qui se targuait d'émarger dans le rayon des plus fortes ventes, a été dévalorisé. Il est vrai que l'élimination de la Séléçao en quart de finale a énormément terni l'image de marque de celle-ci. Des quatre demi-finalistes, le maillot qui se trouve en quantités suffisantes est celui de l'Allemagne. Malgré la sortie de la Mannschaft en demi-finale, son prix n'a pas varié: toujours à 65 euros l'unité. Cependant, selon des responsables des magasins spécialisés, il n'est plus vendu comme auparavant. Sa vente a subi un grand coup de gel après la défaite de Ballack et de ses camarades face aux Transalpins de Marcello Lippi. L'emblème national, si généreusement brandi depuis, presque, un mois, trône désormais sur les étals des boutiques, ne trouvant plus que de rares acquéreurs. A contrario, s'il y a des produits qui continuent à faire un tabac sur le plan commercial et à caracoler en tête du top 4 (les demi-finalistes) les produits les plus vendus sont ceux qui concernent l'équipe d'Italie. Son maillot officiel est une création d'un équipementier allemand qui a pour symbole un félin et dont le patron n'est autre que le frère de celui qui possède la firme aux trois bandes, sponsor officiel de la Fifa, de la Coupe du monde, de la sélection allemande et de l'équipe de France. Au début, le maillot de la sélection transalpine, qui n'est pas un chef-d'oeuvre en matière de recherche de couleurs, avait eu beaucoup de mal à s'écouler car la Squadra Azzura, malgré quelques bons résultats, ne dégageait pas une sérénité propre à celle d'un futur finaliste. Mais depuis que les Italiens se sont mis à appuyer sur le «champignon», ce maillot est devenu le plus prisé du tournoi. Vous aurez beau le chercher, vous ne le trouverez pas: tous les magasins ont épuisé leurs stocks et on ne prévoyait pas de nouveaux arrivages. Sur ce plan-là, la firme au félin a réalisé un très gros coup de pub grâce à l'équipe d'Italie. Parallèlement à cela, les fabricants de drapeaux ont dû multiplier leurs efforts sur la confection de celui en vert, en blanc et en rouge, celui de l'Italie, d'autant que l'Allemagne compte une très forte colonie de Transalpins qui vivent sur son sol. On s'en est aperçu, au soir de la victoire de la Squadra Azzura sur l'équipe allemande quand les rues de toutes les villes allemandes ont été submergées par des milliers de Tifosis. Pour ce qui est des deux autres demi-finalistes, la France et le Portugal, on a remarqué moins de passion sur l'achat de produits dérivés. Leurs maillots, par exemple, sont disponibles et en quantité suffisante. Les Lusitaniens qui vivent en Allemagne sont nombreux et si les produits se rapportant à leur sélection nationale ne s'écoulent pas facilement, «c'est certainement en raison d'un pouvoir d'achat réduit qui ne leur permet pas d'engager des frais dans de telles opérations», nous a dit un confrère allemand. En ce qui concerne les Français, la raison est autre, en ce sens que les équipements relatifs à leur équipe nationale existent chez eux, en France, un pays frontalier à l'Allemagne. C'est, donc, chez eux qu'ils s'approvisionnent avant de faire le déplacement pour venir supporter les Bleus. Par ailleurs, il y a d'autres produits qui tiennent toujours leur place sur le plan des ventes. Il en est ainsi du ballon officiel de la Coupe du monde dont le prix stagne à 110 euros alors que la firme allemande aux trois bandes, qui le fabrique, a songé à confectionner une réplique, plus petite, à peine moins grande qu'un ballon de handball, écoulé, et de très forte manière, à 10 euros l'unité. Cet équipementier allemand a certainement vu son chiffre d'affaires extrêmement gonfler à l'occasion de cette Coupe du monde. Dans les villes, dans les stades, dans les boutiques Fifa, vous ne trouverez, avant tout, que ses produits qui se sont écoulés à une allure vertigineuse. Notamment les tee-shirts confectionnés occasionnellement pour un match donné. Sur chaque tee-shirt vous emporterez un beau souvenir puisque floqué du nom des deux adversaires, de leurs drapeaux respectifs, du stade où se déroule le match ainsi que la date. Celui de France-Italie de ce soir, la grande finale de ce Mondial, est promis à un bel avenir boursier.