Le remaniement ministériel, auquel a procédé le chef de l'Etat ce 8 septembre, voit Ali Aoun prendre les commandes de l'Industrie pharmaceutique. Ce mouvement sonne ainsi le rappel d'une grosse pointure de l'industrie pharmaceutique, en la personne d'Ali Aoun, dont l'expérience et les capacités managériales exemplaires sont unanimement reconnues. Il devra apporter ce qui manque, actuellement, au secteur du médicament, soumis, depuis quelques années, à des perturbations inexpliquées et surtout douteuses. Cette nomination qui a tout d'une promotion n'est qu'une juste reconnaissance au parcours sans faute d'un homme qui a eu à faire face avec courage à bien des bourrasques. Une intégrité irréprochable associée à un charisme naturel nourri par une grande modestie, auront permis à Ali Aoun de sortir grandi de bien des épreuves. Aussi, avec cette désignation Ali Aoun gagne en poids politique. Ce qui lui permettra d'avoir les coudées franches pour mettre de l'ordre dans un domaine clé, voire vital car déterminant pour la santé des Algériens. Gageons que le nouveau ministre qui s'engage dans l'épais maquis du médicament pourra être conforté et soutenu. Rappelons que lorsqu'il a été nommé en 1994 à la tête de Saidal, Ali Aoun avait pour mission de la mettre en liquidation. Moribonde, Saidal connaissait une situation de déficit chronique avec un personnel non payé durant plusieurs mois. Mais cela n'a pas été le cas. Aoun, en véritable capitaine d'industrie, avait réussi le coup de force de remettre Saidal sur pied, à lui faire signer des contrats avec des sociétés étrangères et à multiplier ses unités de production, et de ce fait à renforcer le recrutement, notamment des universitaires. Le plan de modernisation de Saidal de Aoun visait, en fait, le transfert de technologie en matière de fabrication du médicament. C'est ainsi, que la société s'est spécialisée dans le médicament générique. Aoun avait alors, de solides ambitions pour Saidal, notamment pour ce qui est de la couverture des besoins nationaux, mais aussi des ambitions à l'export en Afrique et ailleurs. À fin 2007, Saidal pouvait mettre à l'export ses premières cargaisons d'insuline à destination de nombre de pays africains. Un élan freiné brutalement en 2008, lorsqu'il quitta son poste, à contrecoeur. En 2008, Saidal est un portefeuille de 124 millions de dollars, soit le double de ce qu'il était dix ans plus tôt et une masse salariale de plus de 4000 salariés. Sans compter un plan de charge de plus en plus important et volumineux. Jusqu'à aujourd'hui, le nom de Saidal est indissociable de celui d'Ali Aoun qui devra, cette fois, mettre de l'ordre dans un secteur gangrené par des pratiques occultes. Ali Aoun, connu par l'opinion publique nationale d'abord, par ses compétences, ensuite par son intégrité, est, désormais, à la tête du ministère de l'Industrie pharmaceutique.