Les éditions Barzakh annoncent la sortie en librairie du dernier roman de Kaouther Adimi, «Au vent mauvais», un roman également publié en France récemment. Dans cet ouvrage, la romancière revisite, à travers le parcours de Tarek et son épouse Leïla, sept décennies faites de colonisation, de guerres, de libération, de joie, de foisonnement, d'exil, de violence et d'espoirs résumant des tranches de vie que beaucoup d'Algériens ont en commun entre 1922 et 1992, Tarek, valeureux berger du village d'El Zahra, va connaître mille épreuves dont les horreurs de la Seconde Guerre mondiale avant de s'engager dans le combat libérateur de la glorieuse révolution du 1er novembre 1954. Poète dans l'âme et profondément attaché à sa terre il va plus tard beaucoup souffrir de l'exil, avec à ses côtés Leïla, la femme courage et d'une loyauté sans faille. La vie du couple se verra aussi profondément bousculée par la sortie d'un roman à succès qui aura un très grand impact, ce qui conduit l'auteure à une réflexion sur le pouvoir des mots et la puissance de l'écriture qui peut être réparatrice ou destructrice. Kaouther Adimi naît à Alger en 1986, où elle vit jusqu'à l'âge de quatre ans, avant que sa famille ne s'établisse à Grenoble en France. Durant cette période elle découvre le plaisir de la lecture avec son père, qui l'emmène chaque semaine à la bibliothèque municipale1. En 1994, elle rentre en Algérie, qui vit alors sous l'emprise du terrorisme. N'ayant que très peu d'opportunités de lire, elle commence à écrire ses propres histoires. Alors qu'elle étudie à la faculté d'Alger, elle voit une affiche de l'Institut français qui organise un concours de jeunes écrivains à Muret, en Haute-Garonne. La nouvelle qu'elle soumet retient l'attention du jury, qui la publie dans un recueil contenant les nouvelles des lauréats. Elle est diplômée en lettres modernes et en management des ressources humaines. En 2009, elle écrit son premier roman, «L'envers des autres». La même année, elle quitte à nouveau Alger, pour s'installer à Paris. À partir de septembre 2021, elle est pensionnaire à la Villa Médicis, à Rome, où elle travaille à son cinquième roman, «Au vent mauvais», où à travers les destins croisés de trois personnages, elle dresse une grande fresque de l'Algérie, de la colonisation à la lutte pour l'indépendance, jusqu'à l'été 1992, au moment où le pays bascule dans la guerre civile. Elle a publié son premier roman, «Des ballerines de papicha» en 2010, réédité en France un an plus tard sous le titre «L'envers des autres». En 2015, elle sort «Des pierres dans ma poche», son deuxième roman suivi de «Nos richesses» en 2017 et «Les petits de Décembre» en 2019. La romancière a reçu plusieurs prix littéraires en Algérie, en France et en Italie pour ces romans et a également signé des textes pour le théâtre et le cinéma dont le scénario du film «Nos frangins» dernier né de Rachid Bouchareb. Par ailleurs, les éditions Barzakh annoncent également la sortie d'une réédition du roman «Les impatients», deuxième roman publié en 1958 de l'écrivaine et universitaire Assia Djebar (1936-2015). Considérée comme une des figures les plus importantes de la littérature algérienne et l'un des écrivains les plus influents de sa génération, Assia Djebar, première enseignante d'histoire moderne et contemporaine de l'université d'Alger en 1962, aura laissé une oeuvre riche d'une vingtaine de romans et aura été la première romancière nord-africaine à être élue à l'Académie française en 2005.