La demeure de cheikh El Hasnaoui a été proposée pour son classement comme patrimoine culturel de Tizi Ouzou. C'est un hommage évocateur, à la hauteur de la notoriété de l'artiste, auquel a eu droit le chantre de l'exil, cheikh El Hasnaoui, dont la vie aura été ressuscitée à travers une panoplie d'activités organisées à Tizi Ouzou. En effet, comme le voulaient les initiateurs de cette manifestation, les membres des associations Wihine de Bouhinoune et Issegmi d'Inasnaouen en l'occurrence, la cérémonie d'ouverture de cet événement s'est déroulée hier d'une manière grandiose. Ainsi, à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri, l'exposition mise en place pour relater le parcours et l'oeuvre d'El Hasnaoui a drainé une affluence considérable. Le coup d'envoi de cet hommage qui s'étalera jusqu'au 13 juillet, a été donné par le directeur de la culture, M.Ould Ali El Hadi, en présence du wali, du président de l'Assemblée populaire de wilaya, et plusieurs autres responsables locaux. Des amis et membres de la famille du chantre étaient également au rendez-vous. Par ailleurs, le programme mis sur pied par le comité d'organisation en étroite collaboration avec l'APC de Tizi Ouzou, comporte notamment, des activités diversifiées en mesure de revisiter l'artiste dans ses multiples facettes. De ce fait, outre les coupures de presse, photos et revues portant sur l'itinéraire de l'auteur de la célèbre chanson La Maison-Blanche, des projections vidéo, conférences-débats, des représentations théâtrales, des récitals poétiques et des galas artistiques figurent au menu de cet événement. Des activités sportives seront également de la partie. L'on note une exhibition des arts martiaux et un tournoi de football où des jeunes footballeurs se donneront la réplique jusqu'à la journée de clôture de cet hommage. D'autre part, notons qu'hier, un pèlerinage a été organisé vers le village natal d'El Hasnaoui, à Taâzibt, à quelques encablures seulement au sud de la capitale du Djurdjura. En outre, il y a lieu de souligner que la demeure de cheikh El Hasnaoui a été proposée à la commission de wilaya pour son classement comme patrimoine culturel de Tizi Ouzou. Né le 23 juillet 1910, cheikh El Hasnaoui, de son vrai nom patronymique Khelouat Mohammed, a embrassé la carrière artistique à la fin des années 20 où il quitta son patelin pour aller sous d'autres cieux afin de faire découvrir son talent indéniable dans la musique chaâbie. En 1938, il animera une fête de circoncision avec cheikh Mohamed Tahtaha, sur les hauteurs de la Casbah d'Alger. Dès lors, El Hasnaoui décida d'opter pour une vie de l'autre côté de la Méditerranée où il a mis plus d'un demi-siècle au service de la chanson de l'exil. Il a, en effet, un répertoire immortel qui reflète amplement la vie de l'artiste. L'on se rappelle ainsi de Ijah arrayis et La Maison-Blanche. En somme, «Amour ou amours de l'exil? C'est l'intarissable source mouvementée du répertoire de cheikh El Hasanoui qui a su irriguer ses mélodies de ce breuvage ressourçant». L'exil émotionnel est, au fait, l'âme qui inspire le maître de Ya noudjoum ellil et A Zahia. Enfin, cheikh El Hasnaoui a tiré sa révérence le 6 juillet 2002 loin des siens à l'ile de la Réunion où il repose en paix.