Souvenir n La mémoire de celui qui fut l'un des maîtres de la chanson chaâbie est honorée du 9 au 13 juillet à Tizi Ouzou. El-Hasnaoui est décédé en 2002 à l'âge de 92 ans à l'île de la Réunion, dans l'océan Indien, où il s'est installé en 1985. En souvenir de ce chanteur de l'exil qui a bercé des générations entières avec ses mélodies langoureuses, un hommage lui est rendu sous le générique «L'appel de la montagne» par un collectif d'associations culturelles, en collaboration avec la Maison de la culture et l'APC de Tizi Ouzou. Un pèlerinage est programmé à la maison natale de Cheikh El-Hasnaoui, au village de Tadart Tamuqrante, habitation en ruine au piémont sud de la ville de Tizi Ouzou qui fait l'objet d'un projet pour son classement en tant que patrimoine national. Le programme concocté, à cette occasion, consiste en une exposition retraçant la vie et l'œuvre de l'artiste, ponctuée de témoignages, de conférences, d'activités sportives et des galas artistiques auxquels sont conviés une pléiade d'artistes, dont Akli Yahiatène, L'hadi El-Anka, Abdelkader Chercham, Hacène Ahres, El-Hasnaoui Amechtouh, un interprète imitant parfaitement la voix du maître. Selon les organisateurs, Cheikh El-Hasnaoui a légué à la postérité un répertoire de 48 chansons enregistrées, dont 29 en kabyle et 19 en arabe dialectal, dont les fameux tubes A la Maison blanche et Y a n'djoum el lil. Ses chansons sont inspirées, pour la plupart, des amertumes de l'exil, mais elles sont aussi des hymnes à la liberté, à la femme et à l'amitié. De son vrai nom Mohamed Khellouati, Cheikh El-Hasnaoui est né le 23 juillet 1910. Dès son jeune âge, il quitte son village, à la suite d'un chagrin d'amour, dit-on, pour s'installer à Alger où il perfectionna son art au contact des ténors du chaâbi, tels que Mustapha Nador, L'hadj M'hamed El Anka et cheikh Tahtaha. C'est vers la fin des années 1930 qu'il se rendit en France pour goûter aux affres d'«el ghorba» et y rester jusqu'en 1985, avant de mettre le cap sur l'océan Indien en échouant à l'île de la Réunion où il mourut le 23 juillet 2002. «Le jour où je m'en irai, ce sera comme une fourmi ailée qui s'envole une seule fois dans sa vie, car en perdant ses ailes définitivement elle ne pourra jamais revenir à la fourmilière», aurait-il confié à un ami d'enfance. Mythe ou réalité, sa prémonition, dira-t-on, s'est en tout cas réalisée en mourant nonagénaire loin des siens. Aussi, ses adeptes souhaitent-ils que soient rapatriés ses restes.