L'opération est la quatrième en son genre dans la daïra. 46 familles du quartier Laâdaoura dans la commune de Staouéli ont été délogées, hier dans la matinée, avant d'être transportées sur des camions à destination des chalets de Bordj El Bahri. 43 baraques des habitations qui formaient le bidonville ont aussitôt, été rasées par les bulldozers. Un dispositif sécuritaire impressionnant a été déployé pour faire face à des éventuelles émeutes. L'opération a indiqué le wali délégué de Zéralda, M.Redjimi, présent sur les lieux, «est la quatrième en son genre dans la daïra ; après l'évacuation des bidonvilles de Palm Beach qui comptait 31 familles, des Eucalyptus 46 familles et du Kaity 19 familles. Les bidonvilles des Abattoirs et de Goumaz feront l'objet de la même opération dans les jours à venir». Il a tenu à préciser que les chalets ne sont qu'une étape transitoire avant le règlement définitif de ce problème par l'octroi de logements sociaux aux familles touchées par le transfert aux dits chalets. Concernant le devenir du terrain après l'éradication des baraques, M.Redjimi nous a fait savoir que les terrains reviendront à leur vocation initiale, c'est-à-dire à l'exploitation agricole. Le même responsable a affirmé que le délogement des familles de Laâdaoura, qui a commencé aux environs de 6h 30, s'est déroulé dans le calme et la sérénité, voire dans la joie et la satisfaction. Cela en plus de la mobilisation de 55 camions, d'une dizaine d'éléments de la Protection civile ainsi qu'une équipe de médecins pour assurer le transport et la couverture médicale des délogés, jusqu'à leur arrivée aux chalets de Bordj El Bahri. Il est à signaler par ailleurs, que certaines baraques ont échappé aux bulldozers et plusieurs dizaines d'habitants se sont rassemblées pour discuter des moyens qui vont leur permettre de sauver leurs habitations. Renseignement pris, plusieurs jeunes de Laâdaoura nous ont parlé des dépassements du maire de Staouéli qui a «couvert un nombre de nouveaux débarqués pour épargner leurs maisons de la destruction». On a constaté de visu les pratiques de cet élu, qui usait de mots peu respectueux à l'encontre de ses administrés qui l'ont entouré pour présenter leurs doléances. D'autre part, un nombre d' agriculteurs ont exprimé leur refus de quitter leurs terres et leurs habitations, a l'instar des Aribi et des Kehoul qui nous ont affirmé, documents à l'appui, qu'ils sont bel et bien les propriétaires des 3 hectares qu'ils exploitaient depuis plus de 40 ans. Approché pour s'exprimer sur la situation de ces agriculteurs et le cas des baraques, le président de l'APC de Staoueli a refusé de faire le moindre commentaire. Si l'on prend en compte le nombre des mécontents à l'issue de ce délogement, le calme et la sérénité dont a parlé le wali délégué, ne sont dus en effet, qu' à la force de dissuasion de la vingtaine de fourgons et d'engins blindés et à la centaine de gendarmes anti-émeute armés jusqu'aux dents, dépêchés sur les lieux pour surveiller le déroulement de l'opération.