C'est dans la foulée du premier conseil de gouvernement de l'ère Belkhadem tenu le 14 juin dernier et de la rencontre gouvernement-walis qui a eu lieu le 14 juin consacrée essentiellement à l'investissement qu'a été instauré le comité interministériel composé des ministères des Participations et de la Promotion des investissements, des Finances, des PME du Tourisme et de l'Environnement...Ce comité sera chargé d'affiner les deux projets de décrets qui porteront sur le foncier économique industriel. Ils seront discutés prochainement en conseil des ministres. La priorité accordée au foncier industriel dans le cadre de l'investissement en Algérie est annonciatrice de la volonté de l'Etat de mettre un terme à l'anarchie ambiante qui règne dans ce secteur. Promouvoir la production nationale, attirer de nouveaux investisseurs tant nationaux qu'étrangers dans la perspective de relance du plan de développement économique sont les leitmotiv du gouvernement en vue de s'adapter aux nouvelles réalités dictées par le marché mondial. La complexité de l'accès au foncier en zone industrielle réside dans la gabegie qui a entouré ce secteur depuis 40 ans. En 1967, 12.000 hectares composaient la réserve foncière de l'Etat, sa gestion qui reposait sur un système procédural archaïque a conduit à sa dispersion. La cession du domaine public à des prix accommodants et à des transactions pour le moins douteuses ont contribué au marasme dans lequel il se débat aujourd'hui. Selon M.Mohamed Benmeradi, directeur général du domaine national, 400 à 500 hectares constitueraient les actifs dormants excédentaires en provenance d'entreprises contraintes à la dissolution. D'après une étude, faite en 2001, 40% des actifs sont inexploités au niveau des zones d'activité. Les sociétés de gestion des participations qui devraient remédier à la dilapidation et au détournement du foncier propices à toutes sortes de transactions se sont heurtées à un obstacle de taille. En effet, la nouvelle organisation qui devait mettre fin à l'ancien système du Calpi s'est trouvée confrontée à un vide juridique qui a compromis sa mission de gérer les espaces des zones industrielles et de réguler l'accès au foncier. Actuellement 20.000 hectares constituent les actifs dormants du foncier industriel. Ces actifs non exploités ont pour origine la dilapidation et la non-exploitation par certains entrepreneurs des concessions qui leur ont été attribuées, à leur décharge le fait d'avoir manqué de moyens pour mener à bien leurs projets. C'est dans cette optique que ce patrimoine non renouvelable fait l'objet d'une réglementation et de textes d'application qui pourront rendre opérationnelle la mission dévolue aux SGP. L'opération d'assainissement de ce secteur névralgique demeure tributaire de cette solution urgente qui devrait voir le jour dans les plus brefs délais pour répondre à une demande qui se fait de plus en plus croissante. Cela mettra un peu plus d'ordre dans un secteur qui a suscité bien des convoitises.